Abdelkader Merah a-t-il aidé son frère Mohammed à perpétrer les tueries de Toulouse et Montauban il y a cinq ans ? Cette question était tout l’enjeu du procès qui vient de se dérouler à la cour d’assises spéciale de Paris.
Au terme d’un procès de cinq semaines qui a notamment vu défiler à la barre les familles des victimes de Mohammed Merah qui ont toutes livré des témoignages touchants, le frère de celui qui a fait sept morts et six blessés avant d’être abattu a été reconnu coupable d’« association de malfaiteurs terroriste » et a écopé d’une peine de vingt ans de prison.
Contrairement à ce qu’espéraient les familles des victimes, Abdelkader Merah n’a cependant pas été jugé « complice » de son frère. La verdict a donc été accueilli de façon mitigée : « C’est un jugement qui devrait satisfaire les parties civiles », a estimé l’un des avocats des familles de victimes, Me Simon Cohen, cité par Le Point.
De leur côté, Latifa Ibn Ziaten, mère du premier soldat tué par Mohammed Merah, et Samuel Sandler, qui a perdu trois enfants et petits-enfants présents à l’école juive de Toulouse, la déception est palpable. Latifa Ibn Ziaten a pointé la « naïveté » des autorités françaises quand le père et grand-père de victimes déplore la légèreté de la peine en comparaison de la douleur des familles.
S’il a toujours clamé n’avoir « rien à voir avec les assassinats commis par (son) frère », Abdelkader Merah a été accusé d’avoir volé le scooter qui a servi à son frère à perpétrer ses crimes. De son côté, Fettah Malki, accusé d’avoir fourni l’arme et le gilet pare-balles à Merah, a écopé de quatorze ans de prison.