Le Figaro nous promettait des « propositions choc », mais le rapport remis par Gilles Clavreul au gouvernement ne restera finalement pas dans les annales, tant il est approximatif et ne fait que servir l’idéologie de son auteur, un proche du Printemps républicain et de Manuel Valls. Ce rapport, intitulé « Laïcité, valeurs de la République et exigences minimales de la vie en société, des principes à l’action » succède à une note consacrée à la « mouvance décoloniale » réalisée pour la fondation Jean Jaurès, dont la méthode semblait elle aussi peu académique.
L’ancien patron de la DILCRAH, aujourd’hui secrétaire général du ministère de l’Intérieur, fait quinze propositions dans son dossier d’une quarantaine de pages, parmi lesquelles celle d’intégrer la laïcité dans les épreuves du BAFA ou encore celle de former tous les agents de l’Etat à la laïcité à l’horizon 2020.
Le document a fait bondir l’Observatoire de la laïcité. Car c’est ce dernier qui a recommandé la rédaction de ce rapport pour améliorer « la coordination des actions des administrations de l’Etat et des collectivités locales » et, selon lui, Gilles Clavreul est totalement hors-sujet. L’auteur du rapport ne fait qu’un rappel de la laïcité et, surtout, fait des propositions qui montrent la méconnaissance du préfet en la matière : l’Observatoire de la laïcité cite pas moins de quatre propositions faites par Gilles Clavreul qui ont… déjà été mises en application.
Réaction du président @jeanlouisbianco au rapport sur la laïcité commandé par le secrétariat général du ministère de l’Intérieur à la suite d’une recommandation de l’Observatoire de la laïcité : pic.twitter.com/tP9Ov6spIF
— Observatoire Laïcité (@ObservLaicite) 22 février 2018
Parmi celles-ci, la proposition n°11 du rapport, de « créer un site internet public consacré à la laïcité. » L’Observatoire de la laïcité rappelle également que les associations subventionnées doivent signer une charte de la laïcité de la Caisse nationale des allocations familiales, une proposition écrite noir sur blanc dans le rapport. En ce qui concerne la formation au BAFA, on y parle déjà de laïcité, suite à un décret.
Jean-Louis Bianco, président de l’Observatoire de la laïcité, écrit qu’il « regrette le manque de rigueur méthodologique » de ce rapport et « la méconnaissance d’actions déjà mises en œuvre par les pouvoirs publics. » Gilles Clavreul pourra toujours se consoler en se disant que ses propositions n’étaient pas si mauvaises que cela, puisque certaines d’entre elles ont déjà été mises en œuvre.