C’est le ministre de l’Intérieur italien, Marco Minniti, qui a présenté ce mercredi le plan migratoire du gouvernement devant une commission parlementaire. « Nous allons accueillir et intégrer ceux qui en ont le droit, et rapatrier les autres », a expliqué le ministre. Minniti affirme compter sur les représentants de régions pour mettre ce plan à exécution. Des régions mises à contribution puisque toutes (soit un total de 20) sont appelées à ouvrir un Centre pour l’identification et l’expulsion de migrants (CIE) – il en existe quatre actuellement. Depuis 2014 et l’accroissement significatif des flux de réfugiés du sud et de l’est de la Méditerranée, pour causes de conflits et de terrorisme, l’Italie a accueilli quelque 500 000 migrants, tandis que 175 000 autres sont en attente d’une réponse à leur demande d’asile. « L’accueil des migrants est un sujet délicat et peu populaire mais si nous tous, dans les régions, apportons notre contribution, il sera plus facile de gérer le phénomène », avalise Matteo Biffoni, maire de Prato au centre de l’Italie et représentant de l’Association des Maires d’Italie.
Travaux d’intérêt public pour les demandeurs d’asile
Et pour mettre en oeuvre cette mesure, l’Etat a consacré une enveloppe de 100 millions d’euros, qui sera répartie entre les municipalités participantes. Le ministre de l’Intérieur a également promis d’accélérer le processus de traitement des demandes d’asile, qui passerait de deux ans actuellement à moins de six mois. « Nous voulons supprimer les grands centres de détention et encourager à la place l’ouverture de petits établissements, qui permettront de tisser plus facilement des liens avec la population locale », poursuit encore Marco Minniti. Soumis au vote des parlementaires, ce plan comprend en outre une disposition permettant aux demandeurs d’asile en attente d’une réponse de participer à des travaux d’intérêt public. Une disposition vivement critiquée par de nombreux maires, à commencer par ceux du sud de la péninsule, les plus affectés par l’afflux de migrants et par le chômage.
Autre volet de ce plan migratoire concerne la possibilité de rapatrier les migrants, dans le cadre d’accords bilatéraux avec les pays d’origine, principalement subsahariens, qui prévoient une aide économique en échange de la réintégration de leurs ressortissants expulsés. L’Italie se démène également sur le front communautaire, où il entend faire réformer le « système de Dublin », qui définit les règles de répartition des demandeurs d’asile dans l’Union européenne. Selon ce système, le premier pays où atterrit un demandeur d’asile se charge du traitement de la demande. Un système qu’un pays comme l’Italie considère « injuste » dans la mesure où se trouve est en première ligne.