Afin d’encourager les étudiants musulmans à rejoindre les universités britanniques, le gouvernement anglais a décidé d’approuver des prêts halal en accord avec la loi coranique (Charia). Cette nouvelle forme de prêt aidera les étudiants à s’affranchir de la récente hausse du coût des inscriptions.
Ces prêts halal destinés aux étudiants feront partie du modèle Takaful. Selon le gouvernement, les étudiants « remboursent actuellement leurs prêts avec des intérêts, ce qui est incompatible avec la Charia. Le fonds Takaful sera établi sur les bases d’un prêt sans intérêt et d’un concept de participation et de garanties mutuelles. » Cette annonce intervient après quatre mois de consultations effectuées autour du thème « produits financiers alternatifs conformes à la Charia ». Signalons à cet égard que plusieurs étudiants musulmans ont déclaré que la récente augmentation des frais de scolarité – appliquée en 2012 – a obligé un grand nombre d’entre eux à abandonner l’université car ils n’avaient pas à leur disposition un outil de financement conforme à leurs principes religieux. En effet, les étudiants choisissent de rester à la maison et d’étudier dans des universités à proximité dans le but de réduire au maximum le montant des prêts et de leurs intérêts. De ce fait, ils passent à côté des meilleures universités adaptées à leurs cursus.
Prêts halal : la solution Takaful
Après consultations, il apparaît que le Takaful est le modèle financier islamique qui convient le mieux aux étudiants musulmans. Le gouvernement a précisé qu’il a collaboré avec Bank of Britain et d’autres experts de la finance islamique pour développer un modèle Takaful qui serait une alternative potentielle aux prêts étudiants conventionnels.
La communauté musulmane en Grande-Bretagne est estimée à 2 millions individus. D’après le Muslim Council of Britain, 400.000 personnes sont scolarisées. Parmi elles, 90.000 musulmans étudient dans des universités britanniques.
Introduire des prêts halal conformes à la Charia inciterait les nombreux musulmans ayant décidé de ne pas aller à l’université à cause des prêts classiques à renouer avec l’enseignement supérieur.
L’Angleterre, avec son modèle d’intégration des communautés minoritaires, est un exemple à suivre. A cet égard, la France enregistre un retard important même si certains, comme 570easi, ont commencé à proposer ce type de prêts. Espérons que ces initiatives enregistrées outre-manche poussent les acteurs français à proposer davantage de prêts halal aux étudiants musulmans français en mal de reconnaissance dans leur foi.
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