Cette année, le Hajj est devenu La Mecque de la technologie. De nouvelles applications et des équipements ont fait leur apparition, pour la sécurité des fidèles ou pour leur confort.
Le Hajj 2016 a débuté ce samedi. Et suite à la bousculade de l’an dernier, la plus meurtrière de l’histoire du pèlerinage, des mesures ont été prises. Selon des chiffres officiels donnés par trente-cinq pays, le bilan avait dépassé les 2 200 morts à Mina, non loin de La Mecque. Et c’est d’ailleurs l’une des raisons de la brouille entre l’Iran et l’Arabie Saoudite. Téhéran accuse en effet Ryad de « sabotage » et assurait que « les conditions ne sont pas réunies » pour assurer la sécurité des Iraniens, dont 450 ont péri lors de l’accident de l’année dernière. Si l’Arabie Saoudite nie sa responsabilité en termes de sécurité et de surveillance, Ryad a pourtant décidé la mise en place de plusieurs moyens de contrôle, histoire d’éviter un nouvel incident grave.
Selfies, Periscope et lives Facebook
Parmi les mesures prises par les Saoudiens, l’installation de caméras de surveillance et de bracelets électroniques. Ces derniers, équipés d’un GPS, doivent permettre de géolocaliser chaque pèlerin sur les lieux. Une pléiade d’informations sont contenus dans ce petit objet : date d’entrée du fidèle sur le sol saoudien, données liées à son identité — numéro de visa, adresse, numéro de passeport — et renseignements médicaux. Quant aux caméras de surveillance, elles seront plus de 800 à être installées un peu partout à La Mecque et dans les alentours. Une application a également été inventée par les autorités locales, pour expliquer par les exemple les rituels aux visiteurs étrangers. Le Hajj 2016 sera donc technologique ou ne sera pas.
Interrogé par l’AFP, Shahed Amanullah, chercheur et auteur d’une étude sur la technologie lors du pèlerinage, « le hajj est souvent comparé à une conversation privée entre le pèlerin et Dieu. » Selon le scientifique, « la technologie permet aux pèlerins de partager cette conversation en temps réel avec la famille et les amis. » Les lives sur Facebook, Periscope et Viber devraient donc être légion lors de cet événement. Même si cela peut en incommoder certains : Shahed Amanullah assure que « les sonneries incessantes des téléphones et les distractions visuelles des panneaux publicitaires » ont parfois changé la physionomie du Hajj. Les pèlerins n’hésitent plus à brandir leurs smartphones pour filmer ou photographier le lieu saint. Avec une prédominance pour les selfies, bien entendu.