La ville de Hébron est une poudrière où quelque 800 juifs vivent, pour la plupart par conviction idéologique, sous haute protection militaire, parmi 200.000 Palestiniens. La coexistence y est une source de tensions et de violences permanentes.
« Nous ne cherchons pas à déshériter qui que ce soit, mais nous ne voulons pas non plus qu’on nous déshérite », a déclaré M. Netanyahu, louant l’essor des « habitations » dans les Territoires occupés, en référence aux colonies, sans prôner cette fois leur annexion à Israël comme il l’a déjà fait au cours des derniers mois.
« Nous ne sommes pas des étrangers à Hébron, nous y resterons pour l’éternité », a-t-il ajouté, qualifiant cette ville de « racine de notre nation ».
La visite de M. Netanyahu, sa première depuis 1998 à Hébron selon les médias israéliens, intervient en pleine campagne pour les élections législatives du 17 septembre au cours de laquelle il courtise l’électorat de la droite nationaliste dans l’espoir de distancer son principal rival, Benny Gantz, et son parti centriste « Bleu et blanc ».
Sous haute protection militaire, la commémoration à Hébron des meurtres de 67 juifs par des émeutiers palestiniens en 1929 a eu lieu près du tombeau des Patriarches, deuxième lieu saint du judaïsme, également révéré par les musulmans comme la mosquée d’Ibrahim.
Après ces meurtres, survenus à l’époque du mandat britannique sur la Palestine, la communauté juive avait quitté Hébron.
L’Autorité palestinienne a qualifié la visite de M. Netanyahu à Hébron de « provocatrice », motivée par des considérations politiques.
« C’est une visite purement coloniale et raciste (…) Il s’agit d’une tentative de remporter des votes de la droite et de l’extrême droite », a dénoncé le ministère des Affaires étrangères de l’Autorité palestinienne.
Peu avant le début de la cérémonie, une vingtaine de Palestiniens avaient brièvement manifesté dans le centre-ville en scandant « Hébron arabe », et en brandissant un large drapeau palestinien, selon un journaliste de l’AFP.
Et des jeunes avaient lancé des pierres et des pétards en direction des soldats israéliens.
« Hébron n’est pas une barrière à la paix, c’est un test à notre capacité à vivre ensemble, Juifs et Arabes, décemment, côtes à côtes », a déclaré le président israélien Reuven Rivlin lors de la cérémonie.
En 1994, un colon israélo-américain, Baruch Goldstein, avait tué 29 fidèles musulmans en pleine prière à Hébron avant d’être lui-même lynché.