Le mois de Ramadan approche à grand pas. Pour réciter des versets du Coran, la France a besoin de renfort et fera donc venir des imams, notamment d’Algérie et du Maroc. Mi-mars, le ministre algérien des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa, annonçait l’envoi de 150 imams en Europe. Un choix qui a été fait, indique le ministre, « parmi les meilleurs qui ont exprimé le vœu d’aller à l’étranger pour diriger les prières durant le mois sacré de Ramadan. »
Sur ces 150 imams, une centaine seront accueillis par la France. Un convoi qui ne fait pas l’unanimité au moment où la France discute de l’influence des consulats sur l’Islam en France. Manuel Valls, ancien Premier ministre et ministre de l’Intérieur, affirme qu’il faut « mettre un terme » aux accords avec Alger et Rabat « le plus vite possible. » Selon le député, faire venir des imams du Maghreb est contraire à son idée d’un « Islam des Lumières en France, d’un Islam de France. »
Sauf qu’en réalité, les imams algériens et marocains ne prêcheront pas, assure Djelloul Seddiki, directeur de l’institut Al-Ghazâli de la grande mosquée de Paris, à LCI. Celui qui est en charge de l’accueil de ces invités algériens et marocains assurent que, si ces derniers « n’ont pas de formation en arrivant », c’est simplement parce qu’ils vont « réciter les 60 sourates du Coran en arabe, ils n’ont pas besoin de savoir parler français. »
Pour le directeur d’Al-Ghazâli, le casting s’est d’ailleurs concentré sur des qualités loin de la spiritualité : « Ils ont été choisi pour leur belle voix, pour faire plaisir aux fidèles », assure Djelloul Seddiki.
C’est dans le cadre d’un accord entre le ministère des Affaires religieuses et le ministre français de l’Intérieur Gérard Collomb que l’accord avec l’Algérie a été signé. Mi-mars, le ministre d’Etat demandait aux imams envoyés en France qu’ils diffusent une message « modéré et éclairé » et qu’ils soient les « ambassadeurs de la paix. » Les imams seront présent vingt-neuf jours dans l’Hexagone, avant de repartir dans leur pays.