Accusé de génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre, le président soudanais Omar el-Béchir est sous le coup de deux mandats d’arrêt internationaux émis par la Cour pénale internationale. Au Soudan, la dictature faire fuir de nombreux opposants politiques.
Amnesty International dénonce « des arrestations arbitraires, des placements en détention et d’autres violations des droits humains perpétrées par les forces de sécurité. » Certains militants ont été, ajoute l’ONG, « soumis à des mauvais traitements au moment de leur arrestation. » La France n’est pas sans savoir ce que risquent les opposant à Omar el-Béchir dans leur pays. Mais elle semble s’en accommoder.
En effet, selon une enquête du New York Times, depuis maintenant quatre ans, la police française collaborerait étroitement avec la dictature soudanaise et favoriserait même le renvoi d’opposants politiques réfugiés en France vers Khartoum.
Des policiers soudanais dans les centres de rétention
Selon le journal américain, la Belgique, la France, le Royaume-Uni et l’Italie auraient recours à ces pratiques. Comme l’indique le JDD, le Premier ministre belge Charles Michel a reconnu, en septembre dernier devant une commission d’enquête de son Parlement, cette information.
Les faits reprochés à la France sont graves : le pays aurait laissé des policiers soudanais se rendre dans des centres de rétention pour y interroger des demandeurs d’asile. Ce que le ministère français de l’Intérieur ne cache pas : une « mission d’identification du Soudan » vient prêter main-forte à la France pour aider à juger de la viabilité des demandes d’asile, dit-il.
Sauf que les demandeurs renvoyés vers le Soudan sont confrontés à des conditions épouvantables. Plusieurs témoignages font état d’actes de torture — électrocutions et coups — pendant plusieurs jours. Omar el-Béchir nie fermement ces accusations. Si les faits sont avérés, la France pourrait bien être sanctionnée par les autorités européennes.