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Urbain, diversifié et plus élaboré : le halal entame sa révolution

A quelques semaines du ramadan 2018, le cabinet Solis publie une étude sur la consommation de produits halal. Le cabinet d’études et de conseil marketing montre que les consommateurs de ce type de produits sont aujourd’hui dans une recherche de qualité et ne veulent pas que leur alimentation soit moins gourmande que pour le marché général. Ce qui oblige les marques à innover. « Aujourd’hui, plusieurs tendances de consommation se croisent : la gourmandise – le sans-sel ne trouve pas preneur –, la praticité et le choix, explique Cécile Van der Zyppe, directrice marketing chez Isla Délice à LSA. C’est ce qui explique que nos recettes soient de plus en plus élaborées. »

Là où les consommateurs musulmans se rendaient auparavant dans le réseau traditionnel pour se procurer des produits halal, la grande distribution a aujourd’hui la cote. Les familles se rendant en petites et moyennes surfaces sont, indique Solis, des « familles grandissantes » avec des enfants âgés de moins de 12 ans. Leur budget mensuel : 403 euros. Ces familles optent pour la charcuterie halal, les bonbons ou encore les petits pots pour bébés. Les jeunes couples ou les célibataires, eux, mettent moins la main à la poche — 238 euros mensuels — et se dirigent plutôt vers les plats cuisinés, les surgelés et les sauces en pot.

« Globalement, ces shoppers sont plus jeunes et urbains que la moyenne des Français, d’où un goût plus prononcé pour l’innovation et la variété », indique le cabinet Solis qui voit en ces jeunes consommateurs « une cible attractive pour les responsables marketing. » Ces derniers ont largement étoffé les rayons halal ces dernières années dans les supermarchés.

Le halal se tourne petit à petit vers le bio

Mais s’il est une tendance qui ne bouge pas, c’est bien la consommation de charcuterie. Isla Délice, Reghalal et Fleury Michon continuent de voir leurs chiffres d’affaires exploser. Mais les marques savent pertinemment que les Français se tournent aujourd’hui de plus en plus vers de nouveaux plaisirs. Les rayons surgelés accueillent désormais des produits plus naturels, alors que le rayon snacking se garnit petit à petit. Les jeunes urbains, enfin, se laissent volontiers tenter par les plats préparés aux recette originales.

Autre tendance à ne pas négliger : le bio. Bahri Ouzariah, directeur d’Oriental Viandes, assure que le bio est un passage obligé pour les industriels aujourd’hui. « Proposer une offre bio nous paraît indispensable. Nous travaillons actuellement à la mise en place d’une filière halal certifiée bio », explique-t-il.

Reste cependant quelques points faibles au marché du halal. Dans les rayons, les certifications sont toujours nombreuses et côtoient des produits orientaux qui n’ont pas besoin d’être certifiés. « Beaucoup de petites marques sont des me too qui n’apportent aucune valeur ajoutée. Elles compliquent la lisibilité du rayon charcuterie », indique la directrice marketing d’Isla Délice qui assure que les enseignes « commencent à faire le ménage » dans leurs rayons.

Des enseignes qui ont fait des efforts pour satisfaire leur clientèle musulmane, indique l’étude de Solis. « Carrefour, Auchan et certains E. Leclerc ont mené avec succès des stratégies volontaristes. Pour autant, il reste une marge de progression. » En effet, selon le cabinet, « les consommateurs interrogés souhaitent plus de promotions et, pour certains, davantage de produits halal et orientaux dans les drives. » Il reste encore du chemin à parcourir.

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