L’année 2017 a été fructueuse pour les grandes fortunes. Deux classements — celui de Bloomberg et de Challenges — confirment l’explosion des gains engrangés par les milliardaires à travers le monde. Ainsi, les 500 plus grands milliardaires du monde ont vu leur fortune croître de 1 000 milliards de dollars au total. Rien que ça.
Alors que le World Economic Forum s’inquiétait en début d’année 2017 de l’explosion des inégalités qui menacent selon lui la croissance mondiale, cette hausse des très grandes fortunes est même quatre fois plus importante qu’en 2016 — elle avait culminé à 237 milliards de dollars. Ultra-financiarisation de l’économie, dérégulation sauvage et politiques économiques en faveur des marchés ont alimenté ce phénomène sans que des mesures concrètes ne soient prises pour l’enrayer.
Les Américains continuent d’être les tenants du club des hautes fortunes avec un Jeff Bezos qui accumule à lui seul une fortune estimée à près de 100 milliards de dollars. Il est suivi par Bill Gates, Warren Buffett, Mark Zuckerberg et Larry Page. Le premier français à figurer dans le « club » est Bernard Arnault avec ses 47 milliards.
Pour Thomas Piketty, auteur du best-seller « Le Capital au XXIe Siècle », et qui vient de publier le Rapport sur les inégalités mondiales, « les 1 % les plus riches de la population mondiale ont capté 27 % de la croissance des revenus dans le monde, depuis 1980. En revanche, les 50 % les plus pauvres n’en ont perçu que 12 %. » Il s’inquiète notamment de la nature « non durable » de la croissance mondiale car très inégalitaire.