L’Iran pourrait, « en quelques heures », tirer un trait sur l’accord nucléaire signé il y a maintenant deux ans avec les six principales puissances mondiales si les Etats-Unis maintenaient leur « politique de sanctions et de coercition ». Telle est en substance la teneur des propos du président iranien Hassan Rohani, tenus ce matin devant le Parlement et retransmis par la télévision publique. C’est ce même Rohani qui est, notamment avec son homologue américain d’alors, Barack Obama, parvenu à un accord historique portant sur la limitation du programme nucléaire iranien à des usages civils, en échange de la levée progressive des sanctions internationales. Une époque dorée qui semble aujourd’hui bel et bien révolue, selon le chef de l’Etat iranien, depuis l’accession de Donald Trump à la Maison-Blanche. « S’ils veulent revenir à ce genre de méthodes, dans un délai très court – qui ne se compte pas en semaines ou en mois mais en jours et en heures -, nous reviendrions à notre situation antérieure de façon bien plus ferme », a-t-il lancé à l’intention de celui qu’il considère ne pas être « un bon partenaire ».
Sanctions et contre-mesures
« Ces derniers mois, le monde a vu que les Etats-Unis, en plus de rompre de manière répétitive ses engagements vis-à-vis du pacte nucléaire, ont ignoré d’autres accords internationaux et démontré à ses alliés qu’ils ne sont ni un bon partenaire, ni un interlocuteur fiable », a poursuivi Rohani. Pour rappel, mi-juillet, l’administration américaine avait imposé de nouvelles sanctions, administratives et financières, contre toute personne ou entité iranienne liée au programme balistique iranien. A la fin du mois, Washington a renforcé ses sanctions accusant pêle-mêle l’Etat perse de développer son programme balistique, de violer les droits de l’Homme et de soutenir des groupes « terroristes », tels que le Hezbollah libanais. En réponse à cette dernière salve de sanctions, le Majlis a entériné un projet de loi comprenant notamment un renforcement à hauteur d’un demi-milliard de dollars du programme de missiles défensif du pays. A moins d’un geste d’apaisement de la part de Trump – au demeurant hautement improbable – l’escalade pourrait bien atteindre un point de non-retour.