Interrogé par Paris-Match, Jack Lang, qui vient d’être reconduit dans ses fonctions à la tête de l’Institut du monde arabe, parle d’Islam. Notamment parce que son institut présente, dès avril et jusqu’à l’été prochain, une exposition sur les « Trésors de l’Islam en Afrique. » Une occasion, explique l’ancien ministre de l’Education, « de faire reculer les préjugés, les clichés, les ignorances. » Pour Jack Lang, « l’Islam d’Afrique est un Islam éclairé, pacifique, tolérant » et « les Islams d’Afrique ont en outre généré toute une civilisation intellectuelle et artistique à travers des œuvres d’art, des manuscrits, une architecture, des modes de vie, bref un art de vivre. » Parmi les représentants de l’Islam, Jack Lang dit se sentir « en pleine harmonie » avec la vision du roi du Maroc Mohammed VI.
Revenir à un enseignement de l’arabe fort
Dans son interview, Jack Lang en profite pour parler de la situation actuelle de l’Islam en France. Il prône une « égalité entre les religions » telle qu’inscrite dans la loi de 1905 et redit que « l’Etat n’a pas à s’immiscer en permanence dans la façon dont les différentes religions s’organisent. » L’ex-ministre regrette également que l’arabe ne soit plus assez enseigné à l’école de la République. « Quand j’étais ministre de l’Education entre 2000 et 2002, j’ai augmenté de 43 % les postes de professeurs d’arabe, indique Jack Lang. Oui, je le regrette, mais dans l’enseignement public, les langues vivantes ont été abandonnées au profit du seul anglais. » Et le socialiste de regretter que ses « successeurs se sont plus ou moins désintéressés de l’apprentissage de l’arabe, considérant qu’il n’y avait pas urgence ! »