La « jungle » de Calais est actuellement en cours de démantèlement. Sur les réseaux sociaux, les réactions anti-migrants de nombreux Français se succèdent.
En France, 280 centres d’accueil et d’orientation ont été mis en place pour accueillir les migrants jusqu’à présent installés dans la « jungle » de Calais, cette zone regroupant des camps de migrants et de réfugiés depuis le début des années 2000. Avec un objectif : évacuer un bon tiers des personnes recensées dans la ville du Pas-de-Calais dès aujourd’hui. Ils devraient être 2 400 hommes, femmes et enfants — sur les 6 500 migrants et réfugiés que compte la « jungle » — à prendre des bus tout au long de la journée pour rejoindre les quatre coins de la France. Si l’opération se passe, sur le terrain, « dans le calme » selon le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, sur les réseaux sociaux en revanche, les messages racistes se multiplient.
« Nous n’avons rien à offrir à ces migrants »
Robert Ménard, le maire de Béziers, estime par exemple que le nombre de « Soudanais qui fuient la guerre en Syrie » est « surréaliste. » Autrement dit, la France accueillerait des Soudanais alors que leur pays n’est pas en guerre. Sauf que dans ce pays africain, on compte déjà entre 50 000 et 300 000 morts — une fourchette large tant l’information a du mal à arriver du Soudan — et 1 million de réfugiés partis se mettre en sécurité à l’étranger. L’ancien de Reporters sans frontières semble ne pas être très calé en géopolitique. Du côté du Front National, Florian Philippot estime que « nous n’avons rien à offrir à ces migrants » Marion Maréchal Le Pen, elle, demande : « Avons-nous vu autant d’argent pour le retraité à la pension de misère, l’agriculteur en redressement ou la mère de famille seule ? » Alors que le secrétaire général du FN, Nicolas Bay assure que « la place des clandestins n’est pas dans camps payés par le contribuable, elle est dans les charters. » Depuis ce matin, sur Facebook et Twitter, les réactions de nombreux Français sont hostiles aux réfugiés. Sur franceinfo, une militante des droits de l’Homme résume parfaitement la situation dans laquelle est plongée la France : « On est prêts à accueillir les migrants. On n’a pas peur d’eux. En revanche, j’ai peur de mes voisins », explique-t-elle. Vous avez dit pays des droits de l’Homme ?