Le 24 mars, Elor Azria, soldat franco-israelien, membre de l’armée israélienne, abattait froidement un soldat palestinien, gravement blessée, à terre. Notre chroniqueur Karim Achoui revient sur cet effroyable événement.
La guerre ne se tient plus désormais sur un champ de bataille défini, le monde, le quotidien empli de haine et d’inepties inhumaines, deviennent un espace de guerre et d’oppositions perpétuelles entre individus, l’horreur cohabite avec nos sociétés ! L’autre devient ennemi… la bêtise reprend corps et dérobe les esprits…! Derrière le Palestinien, Elor Azria avait été incapable de voir l’homme, pourtant à l’article de la mort ; et sa haine asphyxiante l’avait conduit à achever avec barbarie un palestinien — déjà blessé — et ne représentant donc aucun danger pour la vie du soldat israélien.
« J’ose espérer que la justice ne restera pas aveugle et sourde »
Dès le 26 mars, je déposai donc plainte contre Elor Azria, avec la Ligue de Défense Judiciaire des Musulmans, pour crime d’homicide volontaire. Je ne pouvais laisser tolérer l’intolérable. L’enregistrement de la plainte n’avait pas été évident et j’avais dû faire preuve d’acharnement, me déplaçant au palais de justice, insistant, afin que la plainte soit bien prise en compte le jeudi 07 avril 2016. J’avais demandé un rendez vous à l’ambassadeur de France en Israël… Ce fut classé sans suite… Je ne me désespérai pourtant pas : l’affaire semblait s’enterrer peu à peu, discrètement, je ne pouvais l’accepter, j’ai donc relancé les services du parquet, et enfin le parquet me convoque, a entendu mon acharnement, n’a pu omettre son devoir de justice.
J’ose espérer que la justice ne restera pas aveugle et sourde à l’injustice qui l’offense et la viole et qui s’est manifesté dans la plus grande violence lorsque Elor Azria a tué sauvagement un soldat à terre, un simple homme, regardé comme un ennemi congénital. Enfin peut être les choses avanceront-elles : convoqué au commissariat du 7e arrondissement de Paris, demain, sur demande du Procureur de la République, à propos de cette affaire et suite à ma plainte, je ferai tout pour faire entendre ma lutte. J’espère que les choses évolueront; je ferai tout pour que la bonne marche du droit ne soit pas entravée !