En avril 2016, la T2C (Transport en commun de l’agglomération clermontoise) avait adressé un courrier à un de ses chauffeurs de bus lui informant de son licenciement. Deux mois avant, il avait refusé de serrer la main de collègues montées à bord du véhicule.
Une attitude que l’entreprise a jugé discriminatoire envers les deux femmes, préférant se séparer du conducteur. En 2015, cet homme avait déjà été mis à pied temporairement pour le même motif.
Le conseil de prud’hommes de Clermont-Ferrand a finalement jugé ce licenciement abusif, « dépourvu de cause réelle et sérieuse ». « L’acte discriminant (…) n’a pas été établi » a également estimé le conseil.
« Les attestations rédigées indifféremment par des femmes ou des hommes relèvent le profond respect de Mr X. pour autrui », a enfin rapporté la juridiction qui a pu recueillir de « nombreux témoignages de salariés et collègues » dans ce sens.
Ainsi, T2C devra verser 27 000 euros de dommages et intérêts au conducteur.
La demande de réintégration dans l’entreprise de cet homme n’a toutefois pas été acceptée. Musulman, il travaillait en CDI depuis 2004 dans cette entreprise. Il a toujours assuré que son comportement n’est pas lié avec sa religion.
« Je suis très pudique, le contact physique avec les femmes me met mal à l’aise. C’est un blocage lié à ma culture, à mon éducation. Même ado, j’étais comme ça. Ça ne m’empêche pas de leur dire bonjour, de leur parler, d’être avenant », expliquait-il dans La Montagne en 2016.
L’homme est « très soulagé » par cette décision, mais n’a toujours pas retrouvé de travail stable, rapporte son avocat.