« Scandale d’Etat », « viol de la loi sur la laïcité »… Lorsque Quick avait décidé de servir de la viande halal dans certains de ses restaurants, en 2011, Marine Le Pen était montée au créneau contre l’abattage rituel musulman. L’année dernière, la présidente du Front National réitérait son désamour du halal, estimant que l’abattage rituel, qu’il soit halal ou casher, « devrait être interdit. »
Ironie du sort, le 22 mars dernier, alors que les personnels de cantine de Mantes-la-Ville faisaient grève, la marie FN a servi aux écoliers de la ville des sandwiches… halal. Le mets, de la marque Réghalal, certifiée par ACMIF, l’organisme de la mosquée d’Evry-Courcouronnes, était un club sandwich , indique Le Parisien.
Une situation qui n’a pas manqué de générer de nombreuses moqueries : la photo du sandwich a largement tourné sur les réseaux sociaux. La ville, qui est à l’origine de la commande des repas froids pour parer à la grève, explique que « la responsabilité en incombe à (son) fournisseur dont l’un des sous-traitants a failli. » La maire adjointe, Monique Führer — ça ne s’invente pas —, assure que « cela ne se reproduira pas. »
Du côté de l’opposition de Mantes, on se moque volontiers du Front National qui, selon Saïd Benmouffok, conseiller municipal socialiste, « se fait une spécialité de dénoncer l’islamisation de la France » et qui « sert des repas halal à la cantine. » L’élu ironise à propos de ce « beau pied de nez à la laïcité. »
Dans son malheur, la mairie de Mantes-la-Ville a servi une marque dont l’organisme labellisateur est pour le moins critiqué : ACMIF est en effet jugé comme laxiste par de nombreux consommateurs musulmans qui lui préfèrent en général le label de la mosquée de Lyon ou AVS. Mais que le FN se rassure sur au moins un point : Réghalal assure que la volaille utilisée dans ses produits est 100 % française.