Samedi, à Gaza, le journaliste palestinien Yasser Mourtaja a été touché par une balle israélienne. Affublé d’un gilet de presse, le jeune homme couvrait la « marche du retour ». Les responsables israéliens ont promis de faire la lumière sur cette affaire, notamment à la demande de Reporters sans frontières qui estime que le journaliste palestinien a été « manifestement victime d’un tir intentionnel. »
Yasser Mourtaja fait partie de la longue liste de morts lors de ce rassemblement à la frontière entre la bande de Gaza et Israël. Vendredi, on a dénombré neuf personnes tuées. Et pour éteindre toute critique, Avigdor Lieberman a trouvé la parade. Le ministre israélien de la Défense, interrogé sur la radio publique, a déclaré que, lors de cette marche, « il n’y a pas d’innocents. » Pour le ministre, l’ensemble des manifestants « est connecté au Hamas. »
Le ministre de la Défense offre à son armée un permis de tuer en déclarant que « tout le monde reçoit un salaire du Hamas et tous les militants qui essaient de nous défier et de franchir la frontière sont des militants de la branche armée du Hamas. »
L’Union européenne s’interroge pourtant sur une utilisation disproportionnée de la violence de la part de l’armée d’occupation. Depuis le 30 mars, plus de trente personnes ont perdu la vie, selon les autorités de Gaza. L’UE ainsi que l’ONU ont demandé l’ouverture d’une enquête indépendante après avoir appris que l’armée tirait à balles réelles.
La presse israélienne, elle, continue de jouer le jeu de son armée. Reprenant la réthorique d’Avigdor Lieberman, Times of Israel indique par exemple que pour le Hamas, « les manifestations sont un moyen idéal de permettre aux résidents de l’enclave côtière de se défouler et d’exprimer leur frustration et leur colère face à leur situation difficile tout en concentrant la fureur de la population sur la frontière, sur Israël, sur ‘l’occupation’. »