Dans un discours prononcé à Evry, où il lançait un « conseil local de la laïcité », Manuel Valls a indiqué que la laïcité devait protéger les musulmans et qu’il y a un véritable « déchaînement » contre l’Islam.
Non, la France n’est pas que de tradition judéo-chrétienne. Manuel Valls s’est posé, ce lundi, en fervent défenseur de l’Islam. Cette religion est en effet, selon le Premier ministre, « une part indissociable de notre culture et désormais de nos racines. » Beau pied de nez à François Hollande, qui estime dans le libre « Un président ne devrait pas dire ça… » qu’« il y a un problème avec l’Islam, nul n’en doute, c’est vrai. » Manuel Valls, habituellement si prompt à flinguer les musulmans de France, a adouci ses propos. « L’islam, certes, rencontre et pose des défis considérables à nos sociétés mais il n’est pas le problème » a déclaré le socialiste lors de son passage dans sa ville d’Evry.
« La laïcité n’est pas dirigée contre les musulmans »
Alors qu’il estime que l’Islam sera l’enjeu électoral et qu’il n’a cessé de souffler sur les braises de l’incendie allumé par la droite à propos des musulmans, Manuel Valls a voulu se poser en réconciliateur : l’Islam, a-t-il dit, « n’est pas le problème qui poserait toutes les difficultés au pays. L’Islam est une part indissociable de nous-mêmes, de notre culture et désormais de nos racines et l’islam de France, comme toutes les religions, a toute sa place en France. » Il faut dire que le Premier ministre venait inaugurer un « conseil local de la laïcité », il fallait donc que son discours soit plus apaisé qu’à l’accoutumée à l’adresse des musulmans, « face à ce déchaînement qui vise toujours à pointer du doigt, à trouver des boucs émissaires. »
Manuel Valls a tenu à rappeler que « la laïcité n’est pas dirigée contre » les musulmans français mais que, au contraire, cette laïcité « est là pour les aider, pour les protéger. » Une véritable déclaration d’amour aux musulmans lancée par Manuel Valls, qui a affirmé : « L’Etat que j’incarne est là à leurs côtés. » Il a bien changé, le Premier ministre… En août dernier, il appelait les musulmans à « la discrétion. » En juillet, dans une tribune publiée par le JDD, Manuel Valls menaçait même les musulmans en expliquant que, « si l’Islam n’aide pas la République à combattre ceux qui remettent en cause les libertés publiques, il sera de plus en plus dur pour la République de garantir le libre exercice du culte. »