Le Brésil demande à l’OMC que l’Indonésie assouplisse ses règles concernant l’importation de halal. Le marché indonésien est hermétique à la viande sud-américaine depuis sept mois.
Depuis plusieurs années, le halal brésilien est au cœur de différentes polémiques. En 2007, notamment, l’imam du centre islamique de Brasilia avait « constaté la présence de porcs » dans les abattoirs rituels et « que les animaux n’étaient pas égorgés. » Des méthodes contraires à l’abattage rituel musulman qui ont fait peser des doutes sur la licéité des aliments exportés dans les autres pays, particulièrement ceux du Maghreb. Si bien que même l’Association brésilienne de l’industrie exportatrice de viande« préfère ne pas engager sa responsabilité » concernant le halal. Mais qu’importe, les producteurs ont trouvé des débouchés sur le marché algérien. Suffisant, selon eux, pour affirmer que leur viande est halal.
Le Brésil refuse d’être transparent concernant son halal
Le Brésil, persuadé d’être dans les règles, vient de passer à l’offensive. Selon le magazine indonésien Tempo, ce pays d’Amérique du Sud a « déposé une plainte contre l’Indonésie auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), pour contester les exigences de certification halal de l’Indonésie pour la viande importée. » Autrement dit, le Brésil estime que sa viande prétendument halal devrait pouvoir être consommé en Indonésie malgré son processus de fabrication largement critiquable. Le Brésil conteste particulièrement les règles d’importation de poulets imposées par le pays asiatique. Le Brésil — qui a également porté plainte contre la Malaisie — réclame un allègement des critères du cahier des charges imposé par l’Indonésie, notamment concernant le transport ou la sécurité alimentaire.
Depuis sept ans, le Brésil, bien que premier exportateur mondial de volailles, ne commerce plus avec l’Indonésie. Le pays asiatique permet l’importation de poulets entiers halal à la seule condition que ceux-ci soient abattus individuellement. Or, les autorités indonésienne « soupçonnent que le Brésil n’ait pas encore à mise en œuvre cette technique », explique Ahmad Firdaus Sukmono, du ministère indonésien du Commerce. Ce dernier rappelle au Brésil que « l’Indonésie a été très transparente à propos des règlements et des exigences d’importation » imposés par le Conseil indonésien des oulémas, qui certifie les produits halal. Pour pouvoir pénétrer le marché indonésien, le Brésil devra montrer patte blanche. Et c’est actuellement loin d’être le cas.