Alors qu’une nouvelle loi, poussée par les alliés du Premier ministre israélien, pourrait protéger ce dernier contre les enquêtes de police qui le visent actuellement pour des faits de corruption, des dizaines de milliers de manifestants ont défilé dans les rues, le week-end dernier à Tel-Aviv, indique le journal israélien Haaretz.
La « marche de la honte » se veut être une réponse à ce projet de loi qui a fait l’objet, lundi dernier, d’une deuxième lecture par les parlementaires. Empêtré dans deux affaires de corruption, Benjamin Netanyahu aurait reçu des cadeaux de riches hommes d’affaires et aurait également négocié un accord avec un propriétaire de journal pour obtenir une bonne presse en échange de l’élimination d’un journal concurrent.
A Haïfa et Rosh Pina également, des manifestants sont sortis dans la rue. Parmi eux, un ancien procureur général, Michael Ben-Yair, un expert en politique étrangère et en sécurité, le professeur Uzi Arad, ou encore Amiram Levin, ancien général.
Un loi sur mesure pour Netanyahu ?
L’un des initiateurs de cette manifestation et de la fronde anti-Netanyahu, Meni Naftali, ancien gardien en chef de la résidence du Premier ministre à Jérusalem, a expliqué que ce mouvement était apolitique : « Ce n’est pas une question de gauche, de droite ou de centre », a-t-il affirmé. Amiram Levin, lui, s’est directement adressé au chef du gouvernement : « Bibi, je te le dis aujourd’hui… L’histoire ne te pardonnera pas ce que tu as fait. Aujourd’hui, je dis aux lâches des membres du gouvernement et de la coalition que vous ne pourrez pas dire que vous n’avez pas vu. Par votre silence, vous avez prêté main-forte à la corruption. »
La loi qui doit être voté protègera les personnalités publiques dans les enquêtes, mêmes celles en cours : les policiers ne pourront plus rendre publiques leurs recommandations ni les transmettre au procureur général. Les politiques affirment que cette loi doit servir à protéger les droits des suspects, mais le public estime qu’il s’agit d’une loi taillée sur mesure pour Netanyahu.