Tel père révisionniste, telle fille révisionniste. Si certains pensaient que Marine Le Pen n’avait rien à voir avec Jean-Marie, la candidate à la présidentielle a tenu à rappeler d’où elle venait. Dans « Le Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro » de ce dimanche, Marine Le Pen a assuré que « la France n’est pas responsable du Vél’ d’Hiv. S’il y a des responsables, c’est ceux qui étaient au pouvoir à l’époque, ce n’est pas la France. » La candidate du FN à l’Elysée espère ainsi dénoncer le « French bashing » : « La France a été malmenée dans les esprits depuis des années. On a appris à nos enfants qu’ils avaient toutes les raisons de la critiquer, de n’en voir les aspects historiques que les plus sombres. Je veux qu’ils soient à nouveau fiers d’être Français. » Quoi de plus logique, donc, que de se désolidariser de cet événement lors duquel 4 500 policiers et gendarmes français avait arrêté plus de 13 000 juifs pour les nazis, le 16 juillet 1942 ?
Les réactions ne se sont pas faites attendre. « Marine Le Pen rejoint son père sur le banc de l’indignité et du négationnisme », a notamment indiqué Christian Estrosi, quand Emmanuel Macron parlait de « faute grave. » Marine Le Pen rouvre ainsi une plaie que Jacques Chirac pensait avoir refermée : « La folie criminelle de l’occupant a été secondée par des Français, par l’Etat français », avait-il indiqué en 1995 à propos de la rafle du Vél’ d’Hiv. Pour l’historien Marc Ferro, interrogé par RFI, la sortie de Marine Le Pen lui permet de « s’écarter le plus possible de ses concurrents, c’est-à-dire de Fillon et de quelques autres, c’est-à-dire de la droite française, et encore plus de la gauche et redire ses valeurs pour récupérer toute la clientèle qu’elle peut avoir dans les milieux les plus traditionnellement antisémites de France. »