Mise à jour : mercredi 31 janvier à 13h30, le Conseil d’Etat a rendu sa décision.
Fermée le 12 décembre dernier, la mosquée As Sounna de Marseille ne rouvrira pas ses portes pour le moment. Les gérants du lieu de culte demandaient au Conseil d’État l’annulation de la fermeture. La mosquée avait dû fermer après la publication d’un arrêté préfectoral, qui reprochait à l’époque au lieu de culte des prêches qui « légitiment le djihad armé. »
L’imam et président de l’association qui gère la mosquée, El Hadi Doudi est considéré par les autorités comme « une référence du salafisme » quiétiste, dont « la teneur de ces prêches, depuis plusieurs années, a conduit plusieurs fidèles de la mosquée à rejoindre la zone irako-syrienne. » Concernant les prêches qui leur sont reprochés, les responsables de la mosquée ne démentent pas mais affirment qu’ils ont été dits « dans un contexte particulier. »
Car en réalité, l’imam El Hadi Doudi est connu pour ses discours opposés au terrorisme. De plus, l’association assure que les propos reprochés au religieux n’ont pas été tenus au sein de la mosquée mais sur un site internet qui ne dépend pas du lieu de culte. Mais pour le ministère de l’Intérieur, « M. Doudi est l’imam, donc le référent spirituel de cette mosquée. Il ne fait aucun doute que ce qui est publié sur le site fait partie du message véhiculé par la mosquée. »
Les juges du Conseil d’Etat ont entendu les autorités françaises et les responsables de la mosquée la semaine dernière. L’association a défendu le fait de pouvoir pratiquer librement son culte, mais le ministère de l’Intérieur a demandé à l’imam d’« assumer la responsabilité qui est la sienne. » Le Conseil d’Etat a rendu son avis aujourd’hui et confirme l’arrêté préfectoral obligeant les responsables de la mosquée à tenir leur lieu de culte fermé.
Les responsables de la mosquée dénoncent dans un communiqué une décision « liberticide » et s’interrogent sur cette dernière alors que les propos incriminés « ont été tenus il y a dix ans. » L’association gérant la mosquée assure qu’elle « œuvrera toujours en faveur de la protection de la liberté d’expression et de culte » et rappelle les droits garantis par la Déclaration universelle des droits de l’Homme.
Communiqué de presse de la l’association As Sounna, suite à la décision du Conseil d’Etat confirmant la fermeture administrative de la mosquée de Marseille. pic.twitter.com/IFcAkTNZgL
— Nabil Boudi (@BoudiNabil) 31 janvier 2018