lundi 14 avril 2025
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A Mayotte, l’égalité dans la devise, pas dans les faits

« Liberté et fraternité » sont les deux maîtres-mots à Mayotte. Pour l’égalité, on repassera. Bien que l’île soit un département français depuis le 31 mars 2011, les 230 000 habitants sont loin d’avoir les mêmes droits que les Français de Métropole.

A Mayotte, la grève générale lancée par une intersyndicale, a provoqué un ensemble d’incidents violents. Il faut dire que les Mahorais sont à bout : ils réclament l’égalité réelle avec les autres départements français, notamment à travers l’application du Code de travail et des conventions collectives nationales. Car, si les citoyens de ce département sont bien Français, ils se sentent considérés comme des citoyens de seconde zone, avec des règles différentes de celles de la Métropole. Même le président Hollande n’a pas évoqué l’île lors de son passage télévisé cette semaine.

Les Mahorais payés moins chers qu’en Métropole

En janvier, la Cour des comptes a d’ailleurs reconnu que le passage de Mayotte du statut de collectivité territoriale à celui de département français a été « mal préparé et mal piloté. » Et dans la vie quotidienne, cela se ressent : le salaire minimum mensuel à Mayotte est le même qu’en Métropole. Sauf que là-bas, on travaille 39 heures par semaine et non 35. Le Smic est donc en réalité de 7,30 euros par heure, contre 9,67 euros en France métropolitaine. Même le taux de chômage n’a rien à envier à celui de la France, puisqu’il s’élève à 36,6 %.

Mais la vie chère à Mayotte est également dénoncée par les manifestants. Il faut savoir que sur l’île, on est payé moins cher qu’en Métropole, mais il faut mettre beaucoup plus la main au porte-monnaie pour acheter des produits de grande consommation ou des médicaments : à Mamoudzou, un kilo de volaille coûte par exemple 2,42 euros, presque deux fois plus cher qu’à la Réunion, où l’on débourse 1,59 euro. Une bouteille de gaz mahoraise coûte trois fois plus cher que dans l’Hexagone. La faute est due à un manque de production, l’île fait donc importer la majorité des produits. « L’évolution des produits de base est telle que les marges se situent maintenant entre 50 et 350 % », indique Abdoulatifou Aly, député de Mayotte et membre du bureau exécutif du MoDem.

Certes, « des mesurettes » sont prises de la part de la Métropole, comme l’instauration, en 2012, d’un RSA- revenu de solidarité active-. Mais ce revenu de solidarité ne dépasse par le quart du RSA hexagonal. Autant dire que le décalage entre la vie en Métropole et la vie sur l’île est immense. D’autant que l’île de Mayotte est confrontée également à une forte croissance démographique et à une grande vague d’immigration. Car Mayotte, c’est la France à 70 kilomètres des Comores. Mais les autorités françaises ont laissé tomber l’île. D’autant que l’économie, à Mayotte, est détenue par « quelques groupes qui sont en charge de l’acheminement des marchandises, c’est un fonctionnement typique des colonies », résume le député Abdoulatifou Aly.

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