L’Arabie saoudite, et en particulier MBS, s’était retrouvée sous le feu des critiques après la mort du journaliste, il y a près d’un an.
Le 2 octobre 2018, Jamal Khashoggi, qui collaborait notamment avec le Washington Post et résidait aux Etats-Unis, a été tué et démembré dans le consulat de son pays à Istanbul par un commando d’agents saoudiens venus de Ryad.
« J’assume l’entière responsabilité parce que cela s’est déroulé sous mon règne », a déclaré le prince à un reporter en décembre 2018, selon des citations reproduites dans un documentaire du programme Frontline de la chaîne PBS qui sera diffusé la semaine prochaine.
Le prince héritier a toutefois assuré qu’il n’avait pas eu connaissance du meurtre avant qu’il ne soit commis.
Interrogé en marge d’une course automobile près de Ryad sur la raison pour laquelle il n’était pas au courant du meurtre, le prince a répondu: « Nous avons 20 millions de gens. Nous avons trois millions d’employés du gouvernement ».
Et à la question de savoir comment un groupe d’agents pouvait prendre un avion royal pour Istanbul pour commettre le crime, il a dit: « J’ai des responsables, des ministres qui suivent les choses, et ils sont responsables ».
Le prince héritier a été accusé d’être personnellement impliqué dans la mort du journaliste.
Le Sénat américain a adopté une résolution lui attribuant la responsabilité de l’assassinat, sur la base de conclusions de la CIA disant n’avoir « aucun doute » sur le fait qu’il avait « ordonné » le meurtre du journaliste.
Après avoir dans un premier temps nié le meurtre, Ryad avait avancé plusieurs versions contradictoires et soutient désormais que le journaliste a été tué lors d’une opération d’agents non autorisée par le pouvoir.
La justice saoudienne a innocenté le prince héritier et inculpé 11 personnes, réclamant la peine de mort contre cinq d’entre elles.