Un médecin se voit interdire d’exercer pendant un mois après avoir refusé de prescrire un médicament à une femme voilée qu’elle avait copieusement insultée.
« C’est un signe ostentatoire religieux, c’est illégal. » Lorsque de docteur L. reçoit une femme voilée dans son cabinet, les propos blessants fusent. L’affaire, à l’époque, avait été révélée par BuzzFeed. Une vidéo montrait le médecin refusant de soigner une femme musulmane portant le foulard. « Surtout portez plainte, au moins qu’on médiatise un peu la chose », avait même sorti la professionnelle de la santé, qui expliquait alors qu’elle « ne veut plus de femmes voilées en France. » Des propos islamophobes qui avaient choqué. Mais la justice avait classé l’affaire, et même le président du Conseil national de l’ordre des médecins de l’Isère affirmerait qu’il ne pouvait retenir « le caractère discriminatoire des propos » du médecin.
Une sanction légère au vu des faits
Un peu plus de dix mois après la publication de cette vidéo et un mois après une première réunion de l’instance régionale, la généraliste remplaçante a été punie par l’Ordre des médecins de Rhône-Alpes à une interdiction d’exercer pendant un mois. Une sanction symbolique, donc, pour le médecin qui avait dit que les femmes voilées sont « un scandale pour toutes les femmes. » Selon l’instance de santé, le médecin « a exprimé son opinion sur le port du voile par les femmes musulmanes (…) en des termes (…) qui ont une teneur manifestement empreinte d’islamophobie. » Le Conseil de l’Ordre parle d’« excès de langage qui n’ont donné lieu à aucune manifestation de repentir. » Mais surtout, ce mois de repos paraît bien peu au regard du fait que le médecin n’ait pas respecté le serment d’Hippocrate en refusant de prescrire un médicament spécifique à sa patiente. Dans son verdict, le Conseil assure que « le code de déontologie médicale impose aux médecins de s’abstenir d’émettre des propos scandaleux. »