L’ex-chef de la diplomatie américaine, qui s’est régulièrement trouvé en porte-à-faux avec le milliardaire républicain lorsqu’il était au gouvernement, a depuis dressé par petites touches le portrait d’un président « indiscipliné, qui n’aime pas lire » et qui a une certaine propension à vouloir « enfreindre la loi » pour mener à bien sa politique.
Voilà qu’il ajoute une facette, celle d’un dirigeant un peu naïf face au chef du gouvernement israélien, lui-même présenté comme un politique « extraordinairement doué » bien qu' »un peu machiavélique ».
« Quand on parle avec Bibi », le surnom de Benjamin Netanyahu, « il est toujours sain d’avoir une bonne dose de scepticisme sur ce qu’il affirme », a expliqué Rex Tillerson lors d’un débat mardi à Harvard, dont la teneur est rapportée dans un article du journal de l’université.
Selon lui, le gouvernement de l’Etat hébreu n’hésite pas à abreuver Washington de « désinformation » pour plaider sa cause.
« Ils ont fait cela avec le président à quelques reprises, pour le convaincre en mode +Nous sommes les gentils et ce sont eux les méchants+. Nous avons ensuite dû expliquer cela au président pour qu’il comprenne, +vous vous êtes fait avoir+ », a raconté l’ancien ministre. « Cela me dérange qu’un allié qui est si proche et important pour nous se comporte de la sorte », a-t-il ajouté.
Rex Tillerson a aussi déploré une fois de plus avoir été tenu à l’écart du dossier israélo-palestinien, confié par Donald Trump à son gendre et conseiller Jared Kushner.
Depuis qu’il a évincé l’ex-PDG du géant pétrolier ExxonMobil en mars 2018, le locataire de la Maison Blanche ne s’est pas montré plus tendre à son égard. « Rex Tillerson, un homme bête comme ses pieds », « totalement mal préparé et pas assez intelligent pour être secrétaire d’Etat », avait-il dit dans un tweet en réponse à ses critiques.
« Il était flemmard comme tout » et « n’avait pas les capacités mentales nécessaires », « j’aurais dû m’en séparer plus tôt », a-t-il aussi écrit dans un autre message.