Le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salman a décidé de marquer de son emprunte le royaume wahhabite. La commission anticorruption, créée ce week-end et dont il est le président, a déjà lancé une grande offensive contre de nombreuses personnalités qui seraient désormais assignés à résidence au… Ritz Carlton de Riyad.
Les ministres et hommes d’affaires de #KSA victimes de la purge décrétée par #MBS sont en résidence surveillée au Ritz Carlton de Riyad
— benjamin barthe (@benjbarthe) November 5, 2017
Parmi les personnalités arrêtées pendant le week-end, le très puissant milliardaire Al Waleed bin Talal, mais également de nombreuses personnalités politiques, notamment des anciens ministres. L’objectif officiel de la commission de MBS est, selon l’agence de presse officielle saoudienne SPA, de « préserver l’argent public, punir les personnes corrompues et ceux qui profitent de leur position. » En réalité, le prince héritier profite certainement de cette commission pour se débarrasser de toute voix dissidente.
Faire taire toute critique du régime ?
Depuis le début de la crise avec le Qatar, nombreuses sont les voix à critiquer le boycott du pays voisin, mais aussi les réformes engagées par le pouvoir saoudien comme la privatisation d’entreprises publiques ou la baisse substantielle des subventions de l’Etat.
Et le ménage a pris une ampleur encore plus importante avec le limogeage des ministres de l’Economie et de la Garde nationale, relevés de leurs fonctions par décrets royaux puis arrêtés, selon la liste des personnalités concernées publiée par la presse locale. Le commandant en chef de la marine a également été remplacé.
Le chef du gouvernement libanais démissionne
Dans le même temps, le Premier ministre libanais Saad Hariri, qui rencontrait le prince héritier saoudien, annonçait d’Arabie Saoudite sa démission de la présidence du gouvernement après avoir estimé que la « mainmise » de l’Iran et du Hezbollah sur les affaires libanaises était trop importante. L’Iran a immédiatement dénoncé une manipulation de « ceux qui ne veulent pas le bien de la région », pointant du doigt Israël et l’Arabie Saoudite.