« Aux Etats-Unis les Noirs peuvent jouer des gens bien dans leur pompes, menant une vie banale mais heureuse ou ayant des carrières prometteuses » mais pas en France, s’étonnait Hawa N’Dongo, étudiante en Master de Science Politique mention diversité, discriminations, représentations dans un article publié sur le Huffington Post en 2014. Près de quatre ans plus tard, rien ou presque n’a changé. De quoi faire réagir Aïssa Maïga, qui est à l’initiative d’un livre collectif sur le racisme et le sexisme dans le cinéma.
Avec quinze autres actrices françaises, elle raconte les clichés dont elle est victime. Les rôles qui lui passent sous le nez aussi, parce qu’elle est noire : « Quand on te regarde, ça sent le monoï » ou « Tu as un corps de gazelle »… Voilà le genre de phrase qu’Aïssa Maïga et ses consœurs entendent régulièrement de la part de producteurs et de réalisateurs.
Dans « Noire n’est pas mon métier », les actrices expliquent comment elles sont cantonnées à des rôles de femmes de ménage, de prostituées ou de mères célibataires et comment elles sont recalées à cause de la couleur de leur peau. Les actrices dénoncent également des différences de salaires avec leurs collègues masculins. Une double peine qui cache un gros défaut dans le cinéma : son manque de diversité. La société française apparaît sur grand écran loin de la réalité.
Firmine Richard, Shirley Souagnon et les autres veulent mettre fin à ce « racisme nébuleux » et à ces « mots méprisants » et « observations condescendantes » qu’on leur impose régulièrement.