Après avoir bu quelques verres chez des amis, il s’arrête dans une sandwicherie. Une fois sa commande passée, il attend à l’extérieur avec d’autres clients. C’est à ce moment-là qu’une voiture de police s’arrête et lui demande de se soumettre à un contrôle d’identité. Surpris, ce père de famille de 40 ans demande alors aux agents le motif de ce contrôle. Dans la foulée, deux policiers descendent du véhicule et le mettent au sol avant de lui mettre des coups de pieds. « Tout est allé très vite. Le policier est descendu de sa voiture et m’a poussé. J’ai commencé à prendre des coups de pieds, j’ai essayé de protéger ma tête », confie-t-il à L’Obs. La multiplication des violences policières a poussé des témoins à avoir le bon réflexe de filmer l’agression. Et heureusement. Car après la diffusion de la vidéo, l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) a été saisie et une enquête a été ouverte.
La victime, agent de maintenance, explique pourtant avoir obtempéré. « Je n’ai pas voulu fuir ou m’échapper, dans la mesure où j’avais bien ma pièce d’identité sur moi, explique-t-il. Je suis français, il n’y avait aucune raison de s’enfuir, de résister ou de les provoquer. L’homme a vécu cette nouvelle agression policière comme un cauchemar : « Je n’ai rien compris et je me suis vu mourir », dit-ils. D’autant que, après les faits, les policiers n’ont pas embarqué leur victime. Ce qui laisse forcément penser à un acte de violence gratuite sans réelle volonté d’interpellation. Les agresseurs ont en effet, après l’avoir tabassé, laissé leur victime au sol, choquée et sonnée par les coups de pieds au visage. Blessé, l’homme a alors pris la direction de son domicile avant d’être rattrapé par des jeunes ayant assisté à l’agression, qui lui ont conseillé d’aller à l’hôpital.
L’IGPN va devoir faire toute la lumière sur ces nouvelles violences policières
Mais la soirée cauchemardesque de la victime des violences policières continue. Après avoir été examiné à l’hôpital, il aperçoit deux policiers l’attendant dans la salle d’attente qui lui proposent de le raccompagner chez lui. En réalité, les agents le ramènent directement au commissariat du XXe arrondissement. L’homme n’est alors pas au bout de ses surprises. « Quand j’ai quitté le commissariat le samedi, j’ai découvert dans mes affaires une amende pour ivresse sur la voie publique. Là encore, on ne m’a rien expliqué », confie-t-il. Après que l’Assemblée nationale a voté contre la mise en place d’un récépissé de contrôle d’identité, force est de constater que, aujourd’hui, les violences policières gratuites continuent. Après les affaires Théo et Adama Traoré, les forces de l’ordre agissent toujours en toute impunité. Une nouvelle fois, l’IGPN devra faire la lumière sur cette agression policière.