Cette année, « faisons du 5 juillet la concrétisation de la libération de l’Homme, après la libération de la patrie » du pouvoir colonial français, le 5 juillet 1962, lancent dans une vidéo postée sur internet des universitaires, un avocat, un ancien diplomate et un responsable d’un petit parti d’opposition.
Lisant tour à tour une déclaration, ils appellent les Algériens « à sortir en groupe, massivement et en force, le jour de la fête de l’indépendance qui coïncidera avec le 20e vendredi du +Hirak+ (mouvement) » et « à garder le caractère pacifique, unitaire, populaire et national de (leur) Révolution ».
Le célèbre avocat et défenseur des droits de l’Homme Me Mustapha Bouchachi, la professeure de droit Fatiha Benabbou, l’économiste Smail Lalmas, le diplomate Abdelaziz Rahabi, ex-ministre et ex-ambassadeur, le sociologue Nacer Djabi et Karim Tabbou, porte-parole de l’Union pour la démocratie sociale (UDS), appellent aussi les autorités à favoriser le dialogue avec la contestation.
Ces personnalités, auxquelles s’ajoutent Samir Benlarbi, un « militant politique » peu connu, réclament du pouvoir algérien « des mesures dans le sens de l’apaisement » montrant une « ouverture du dialogue pour sortir de l’impasse politique actuelle » et dénoncent les récentes arrestations de manifestants.
Les appels aux Algériens à descendre massivement vendredi dans les rues du pays pour faire de cette journée le « vendredi de la Libération » ou « la plus grande marche de l’Histoire » ont fleuri ces dernières heures sur les réseaux sociaux.
Vendredi sera également le dernier jour de manifestation avant la fin, le 9 juillet, de la période d’intérim, ouverte par le départ le 2 avril du président Abdelaziz Bouteflika, poussé à la démission par ce mouvement de contestation inédit. Ce dernier réclame désormais le départ de toutes les figures de sa présidence et un nouveau système politique.
L’impossibilité d’organiser le 4 juillet, faute de candidats, une élection présidentielle empêche Abdelkader Bensalah, président de la Chambre haute qui assure l’intérim depuis le 9 avril, de rendre le pouvoir avant l’issue de cette période de 90 jours prévue par la Constitution.
M. Bensalah a déjà annoncé qu’il prolongerait ses fonctions jusqu’à l’élection d’un nouveau président, scrutin dont la date n’a pas été indiquée.