« L’Occident a offert un soutien politique, économique et militaire à Israël qui dispose maintenant de tous les vecteurs de pouvoir (…) mais malgré cela, (Israël) craint pour son futur en tant que pays non-arabe entouré par 400 millions d’Arabes », a déclaré Youssef ben Alaoui ben Abdallah.
« Je pense que nous, Arabes, devons être capables d’examiner cette question et essayer d’apaiser les craintes d’Israël à travers des initiatives et de vrais accords entre Israël et nous », a affirmé le ministre omanais des Affaires étrangères lors d’un débat en marge du Forum économique mondial sur le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, en Jordanie.
Israël n’a de relations diplomatiques qu’avec deux pays arabes, l’Egypte et la Jordanie, mais courtise depuis quelques mois les pays du Golfe qui partagent son inquiétude vis-à-vis de l’Iran, puissance régionale chiite et rival historique.
En février, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a rencontré M. ben Abdallah, quatre mois après s’être rendu à Mascate où il s’était entretenu avec le sultan Qabous.
La plupart des pays arabes ont historiquement fait du règlement de la question palestinienne la condition d’une normalisation avec Israël.
Les propos de M. ben Abdallah ont suscité des critiques de son homologue jordanien, Aymane Safadi, présent lors du débat. « Si (Israël) dit qu’il ne se sent pas confortable (dans la région), ce n’est pas mon problème », a-t-il dit.
« Le problème n’est pas que les Arabes doivent donner des garanties (…), c’est qu’Israël doit faire ce qu’il faut pour la paix », a-t-il affirmé.
Pour M. Safadi, Israël doit « se retirer des terres arabes occupées depuis 1967 et permettre » la création d’un Etat palestinien.
Les colonies israéliennes installées en Cisjordanie, occupée par Israël depuis 1967, sont illégales au regard du droit international et une grande partie de la communauté internationale voit en elles un obstacle majeur à la paix.
Israël occupe aussi le plateau du Golan, conquis à la Syrie en 1967 puis annexé en 1981.