Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme a dénoncé la stigmatisation à l’égard des femmes musulmanes de la part des mairies ayant posé des arrêtés municipaux anti-burkini.
Ce mardi 30 août, le Haut-Commissariat de l’Organisation des Nations Unies aux droits de l’Homme s’est félicité de la décision du Conseil d’Etat d’invalider l’arrêté municipal anti-burkini de Villeneuve-Loubet. Une décision qui devait faire jurisprudence et concerner les villes de Sisco, Cannes, Nice, Leucate ou encore Le Touquet. Par ailleurs, suite à la volonté de certains maires de continuer à mettre en application leur arrêté municipal, l’organisation internationale a tenu à rappeler que « ces décrets n’améliorent pas la situation sécuritaire » et qu’« ils tendent au contraire à alimenter l’intolérance religieuse et la stigmatisation des personnes de confession musulmane en France. » Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme s’inquiète en particulier de la stigmatisation des femmes musulmanes.
Après Fréjus et Cannes, au tour de Nice et de Menton
Par ailleurs, les tribunaux administratifs invalident, un à un, les arrêtés municipaux. C’est le cas de Cannes, mais également de Fréjus. Des annulations que l’on doit au Comité contre l’islamophobie en France (CCIF), qui a décidé d’assigner quatre communes — Nice, Menton, Roquebrune-Cap-Martin et Fréjus — qui n’avaient pas retiré leur arrêté, malgré la décision du Conseil d’Etat à l’encontre de la mairie de Villeneuve-Loubet. L’invalidation de l’arrêté cannois est sans doute la victoire la plus symbolique du CCIF, qui avait attaqué la mairie de Cannes, avant d’étendre son action aux autres communes. Le comité s’est dit « heureux d’apprendre que les femmes peuvent dès aujourd’hui se rendre sur les plages de Cannes avec le vêtement de leur choix. » Ce mercredi, c’est la ville de Nice qui risque de devoir mettre fin à son arrêté municipal, après avoir dressé une trentaine de procès-verbaux depuis dix jours, tout comme Menton.