En raison de la crise pétrolière, de nombreux Indiens n’ont plus de quoi se nourrir dans les pays du Golfe. Ils vont être rapatriés par leur gouvernement.
En mars dernier, Abdul Sattar Makandar provoquait une vive émotion dans son pays. Cet indien affirmait être « en Arabie Saoudite depuis vingt-trois mois » pour travailler. « J’ai demandé à rentrer à la maison pour les cinq mois à venir, disait-il. Mais mon employeur ne me laisse pas retourner chez moi. » Un témoignage qui renseignait sur les conditions déplorables dans lesquelles travaillent les immigrés, notamment asiatiques, dans le royaume du Golfe. « Mon employeur ne me donne pas un salaire décent, ni d’argent pour me nourrir », déclarait à l’époque l’ouvrier, qui avait été arrêté pour « diffusion de fausses informations. »
Interdit de quitter l’Arabie Saoudite sans un permis
Des Abdul Sattar Makandar, il en existe des centaines de milliers en Arabe Saoudite. L’ONG Amnesty International avait pointé du doigt les conditions de travail des ouvriers immigrés dans les pays du Golfe. Des conditions « alarmantes », selon Jean-François Dubost, responsable du programme réfugiés et migrants pour l’organisation, qui assurait que « le Qatar, tout comme l’Arabie saoudite, impose des permis de sortie aux expatriés. » L’humanitaire de continuer : « Ce système dit du ‘parrainage’ interdit aux travailleurs migrants de changer d’emploi ou de quitter le pays sans l’autorisation de l’employeur. »
Parmi les ouvriers immigrés, de nombreux indiens. Ils sont 3 millions en Arabie saoudite et au Koweït. Mais les conditions dans lesquelles ils vivent sont précaires. Si bien que le gouvernement indien a décidé d’évacuer 10 000 de ses ressortissants bloqués dans ces deux royaumes. En cause, les licenciements qui ont fortement augmenté depuis deux ans, à cause de la chute des cours du pétrole. Du coup, les Indiens sont de plus en plus nombreux à être au chômage. Logés dans des camps, ils sont bloqués dans le royaume, sans ressources. « Aucun Indien au chômage à l’étranger ne doit dormir sans avoir mangé », a déclaré le gouvernement, qui a donc commencé à évacuer ses ressortissants affamés.