On est loin de 2006 et du rappel de l’ambassadeur marocain au Vatican suite aux propos du pape Benoît XVI. A l’époque, le souverain pontife avait paraphrasé l’empereur byzantin Manuel II Paléologue et affirmé que le Prophète n’avait apporté que « des choses mauvaises et inhumaines. » Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts. Et l’arrivée de François au Vatican a permis au petit Etat de créer de meilleures relations entre chrétienté et Islam. « Le Coran est un livre de paix, c’est un livre prophétique de paix », avait-il ainsi dit en 2014, avant d’indiquer, deux ans plus tard : « Si je parlais de violence islamique, je devrais également parler de violence catholique. »
Un peu plus de trois décennies après la venue de Jean-Paul II dans le royaume chérifien, c’est donc au tour du pape François d’annoncer son voyage au Maroc les 30 et 31 mars prochains. Un pas important pour les relations entre le Vatican et le Maroc, moins de trois mois après que le roi Mohammed VI avait nommé un ambassadeur au Vatican, Raja Naji Mekkaoui. Le roi du Maroc grille sur le fil l’Algérie, que le pape devait rallier pour la béatification des moines de Tibhirine en décembre. Finalement, un problème de calendrier lui a fait annuler ce voyage officiel.
Quels seront les thèmes abordés lors de ce voyage au Maroc ? Il sera d’abord question de liberté religieuse dans le royaume. Mais aussi de la question migratoire : l’archevêque de Rabat indique que l’Eglise s’occupe des migrants avec de nombreuses initiatives. « Au Maroc, nous avons alloué 1,5 million d’euros et établi un programme pluriannuel, ‘Kantara’, qui assiste des milliers de migrants », dit-il. Le pape devrait enfin mettre l’accent sur le dialogue interreligieux.