En Tunisie, l’Assemblée des représentants du peuple vient d’adopter la parité verticale et horizontale pour les municipales de 2017.
La démocratie tunisienne se construit strate par strate. Et innove. En votant par 127 voix pour une parité verticale et horizontale au sein des listes des prochaines municipales, les élus de l’Assemblée des représentants du peuple ont devancé la société. Chaque liste devra compter autant de femmes que d’hommes et la moitié (au minimum) sera conduite par une femme. Le scrutin, prévu en mars 2017, s’avère crucial pour un pays qui souffre d’hypercentralisation. Ce sera la dernière étape du processus démocratique : présidentielle et législatives sont déjà issues du suffrage direct. Il ne manquait plus que les mairies qui sont gérées depuis la révolution par des délégations spéciales. Ce sera le premier pas vers une décentralisation du pays.
350 communes voteront
Selon le ministre des affaires locales, Youssef Chahed, quelque trois millions de Tunisiens n’étaient pas rattachés aux services dispensés par une ville. Quelque 80 communes ont été créées afin d’y remédier. Ce vote de proximité devrait réveiller une population désabusée par la politique. La triple crise économique, sociale et morale que subit le pays a engendré une importante abstention en 2014. Aux législatives, seuls trois millions de votants s’étaient rendus aux urnes, pour un pays qui compte huit millions de personnes en âge de voter. Cinq millions s’étaient inscrits sur les listes électorales. Le caractère intime des municipales, car on connaît certains candidats, devrait – au conditionnel – revivifier les ardeurs électorales. Nidaa Tounès et Ennahdha, le parti islamiste, seront les deux poids lourds des municipales. Et les femmes, 67 % des diplômées de l’enseignement supérieur, pourront accéder aux plus hautes fonctions. Une victoire sur le machisme ?