Dans une lettre ouverte, le patron de Google répond aux propos islamophobes de Donald Trump, pour montrer que ceux-ci ne représentent pas l’avis de la totalité des Américains.
C’était le 7 décembre dernier : Donald Trump, candidat à la primaire républicaine aux Etats-Unis, disait vouloir stopper « l’immigration musulmane » dans son pays. Certes, la proposition farfelue de l’homme d’affaires controversé avait provoqué une levée de boucliers. Mais pas seulement… Car selon un sondage Wall Street Journal/NBC, 42 % des républicains sont favorables à cette idée de fermeture temporaire des frontières aux musulmans et donc à « l’arrêt total et complet de l’entrée des musulmans aux Etats-Unis » jusqu’à nouvel ordre, comme le préconise Trump.
« L’Amérique est une terre d’immigrés »
De quoi énerver la communauté musulmane, mais aussi celle des hommes d’affaires. Parmi ces derniers, Sundar Pichai, qui est le patron de Google depuis le mois d’août dernier. Celui-ci a écrit un message à ceux qui tiennent des propos xénophobes. Certes, il n’a pas directement adressé son message à Donald Trump. Mais il n’y a aucun doute, c’est bien au candidat républicain que Sundar Pichai s’est adressé. D’origine indienne et tamoule, Sundar Pichai est arrivé aux Etats-Unis lorsqu’il avait 22 ans. « Je ressens que je fais partie de ce pays, autant que lorsque j’ai grandi en Inde », écrit cependant le patron de Google.
Rappelant que le territoire américain est « la terre des opportunités », Sundar Pichai explique que, « pour des millions d’immigrés, ce n’est pas une notion abstraite, mais la description concrète de ce qu’ils ont trouvé ici. » Surtout, tient à dire le patron de Google, « l’Amérique après tout était et est une terre d’immigrés. » C’est la raison pour laquelle l’ingénieur a voulu prendre la plume : parce qu’il trouve « décourageant de voir tourner les discours intolérants dans l’actualité ces temps-ci. » Avant de conclure qu’il « croit fermement qu’un mélange divers de voix, d’origines et d’expériences, qu’il s’agisse d’un pays ou d’une entreprise, conduit à de meilleurs discussions, décisions et résultats pour tous. »
« Ne laissons pas la peur triompher »
Le débat chez les républicains devient de plus en plus virulent, vis-à-vis des communautés musulmane et latino. Sundar Pichai a hésité à s’adresser à Donald Trump – « critiquer l’intolérance ne fait qu’alimenter ce débat », dit-il –, mais selon le patron de Google, il est important que « ceux d’entre nous qui ne sont pas attaqués » doivent s’exprimer. « Ne laissons pas la peur triompher de nos valeurs. Nous devons soutenir les musulmans et les autres minorités aux Etats-Unis et dans le monde », résume le chef d’entreprise, habituellement si discret.