La victoire contre toute attente de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine a comblé (au moins) une femme en France, qui rêve d’emboîter son pas : Marine Le Pen.
Jamais deux sans trois ? Après la victoire des partisans du Brexit et de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine, vivra-t-on en mai prochain celle de Marine Le Pen en France ? Ce qui semblait une utopie – même s’il est convenu que la candidate du Front National (FN) puisse être présente au second tour – devient désormais plus qu’une possibilité : une probabilité.
Sans surprise, c’est justement Marine Le Pen qui a figuré parmi les premières personnalités à féliciter ce qu’on appelle encore outre-Atlantique le « president-elect » – l’investiture officielle ne survenant que le 20 janvier prochain. « Félicitations au nouveau président des Etats-Unis Donald Trump, et aux Américains libres », a-t-elle tweeté dès que la victoire du candidat républicain s’est dessinée. Avec le succès de Trump, c’est le rôle des médias et des sondages – qui placent constamment la candidate d’extrême-droite au second tour mais qui la donnent vaincue par son adversaire Alain Juppé, en l’occurrence – qui est profondément remis en cause.
Quand l’inexpérience devient un atout
L’ancien Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, est convaincu que maintenant, toutes les éventualités sont à considérer. « Les frontières de la raison ont disparu avec le Brexit », a-t-il commenté hier sur RTL. « La leçon la plus importante pour la France est que Marine Le Pen peut gagner », poursuit le supporter d’Alain Juppé à la primaire des Républicains. Un sentiment relayé par une autre figure de la droite qui a occupé Matignon, Dominique de Villepin : « Ce qui est possible aux Etats-Unis est possible en France ».
Non seulement Marine Le Pen est intimement convaincue – comme l’a été Donald Trump – de sa victoire, mais son atout maître est – comme Trump – de ne pas avoir exercé de responsabilités gouvernementales, d’être la représentante de « l’anti-establishment ». Son inexpérience « compense plusieurs aspects de son programme peu crédibles », explique Jean-Yves Camus, chercheur spécialisé dans les mouvements d’extrême-droite. Seule lueur d’espoir dans cette sombre perspective : l’existence de deux tours dans la présidentielle française, une spécificité qui exige de pouvoir nouer des alliances et d’obtenir des reports de voix. Un système qui a eu raison de son père en 2002. Bis repetita 15 ans plus tard ?