A moins de deux semaines du premier tour des primaires des Républicains, Nicolas Sarkozy a la frite : pour prouver son inflexibilité sur la question des menus scolaires, il a proposé aux enfants qui ne mangent pas de porc de « prendre une double ration de frites » à la place.
C’est dans son fief de Neuilly-sur-Seine que Nicolas Sarkozy a décoché sa dernière flèche contre les menus de substitution dans les cantines scolaires. « Le jour où à la cantine, il y a des frites et une tranche de jambon, eh bien, le petit qui ne prend pas de tranche de jambon, il prendra une double ration de frites. C’est la République. La même règle et le même menu pour tout le monde. C’est ça la République ! »
« Pas de tables de juifs, ni de tables de musulmans »
En meeting devant un public tout acquis à sa cause, l’ancien président de la République a multiplié les « petites » phrases prêtes à être reprises par les médias mais a surtout réchauffé quelques-uns de ses plats. Que ne faut-il pas asséner pour caresser le rêve de sortir vainqueur de la primaire des Républicains, dont Alain Juppé reste toujours le grand favori. Mais, s’agrippant aux résultats d’un dernier sondage d’Ifop qui indique un resserrement de l’écart de moitié, Sarkozy fait feu de tout bois. Et le levier le plus facile à actionner – et au rendement assuré – demeure l’islamophobie.
Bref, sur ce sujet de la plus haute importance, le candidat a réaffirmé que l’école publique française n’inscrira jamais de la viande halal ou kasher sur les menus : « Certains enfants ont des besoins diététiques spécifiques mais je ne veux pas qu’il y ait des tables de juifs et des tables de musulmans. » Pour l’ex-président, le modèle républicain d’intégration « a échoué ». Et, désormais, la France est confrontée à deux dangers : « Les extrémistes musulmans, que nous devons éradiquer, et l’islam politique, qui met les valeurs françaises à l’épreuve. » Le premier tour de la primaire, le 20 novembre prochain, précisera si la ficelle est toujours aussi efficace.