Malgré la récente promesse des autorités birmanes de favoriser le retour des Rohingya au Myanmar, ils sont chaque jour encore plus de deux-mille Rohingyas à tenter de fuir la Birmanie pour rejoindre Cox’s Bazar, à l’extrême sud-est du Bangladesh, selon l’Organisation internationale pour les migrations. « Cet afflux en provenance de Birmanie n’a pas cessé, il y a encore des centaines de milliers de Rohingyas qui sont toujours en Birmanie et nous tenons à être prêts en cas de nouvel exode », a indiqué en fin de semaine dernière Mark Lowcock, responsable des affaires humanitaires et coordinateur des secours d’urgence de l’ONU. Depuis fin août, plus de 500 000 exilés rohingyas auraient passé la frontière pour rallier le Bangladesh. La Birmanie tient toujours un discours véhément à l’égard de la minorité musulmane, qui n’a ni accès aux soins ni aux démarches administratives basiques. De plus, l’armée continue d’incendier villages et mosquées dans l’Etat d’Arakan.
La situation devrait encore empirer dès demain puisque, ce lundi soir, le cessez-feu proclamé par l’Armée du salut des Rohingya de l’Arakan — qui devait permettre l’acheminement de l’aide humanitaire, que l’armée birmane avait refusé — devrait prendre fin. Le nombre de morts continue, lui, d’augmenter : ce dimanche, au moins douze Rohingyas ont péri lors du naufrage d’une embarcation qui fuyait la Birmanie. Dans le Golfe du Bengale, une centaine d’exilés tentaient de rallier le Bangladesh voisin, dont une soixantaine d’enfants. Dix d’entre eux seraient morts, selon l’AFP. Le manque de nourriture pousse les populations de l’Etat d’Arakan à fuir la Birmanie. Plus de 300 000 personnes ont déjà rejoint le camp de Kutupalong et l’ONU prévoit d’installer 500 000 places supplémentaires, certaine que l’exil va continuer au vu de l’attitude peu coopérative d’Aung San Suu Kyi.