Il y a une semaine, Laurent Bouvet parodiait une affiche de la FCPE et comparait les accompagnatrices voilées de sorties scolaires à des terroristes, estimant que la Fédération des conseils de parents d’élèves « renie 50 ans de combats pour la laïcité pour des raisons électorales ». Une sortie islamophobe loin d’être un cas isolé pour le cofondateur du Printemps républicain, également professeur et membre du conseil des sages de la laïcité. Mais cette fois, les organisations, notamment musulmanes, ont décidé de ne pas laisser passer : si la FCPE a annoncé qu’elle portait plainte contre Laurent Bouvet pour « incitation à la haine raciale » — il risque jusqu’à un an de prison et 45 000 euros d’amende —, le CCIF a également décidé de mettre Laurent Bouvet face à ses responsabilités.
Le Collectif contre l’islamophobie en France reproche à Laurent Bouvet d’avoir « réussi à introduire à l’intérieur d’une certaine gauche (vallsiste en somme) des thématiques et des idées qu’on ne trouvait qu’à l’extrême-droite, voire à l’ultra-droite identitaire ». Et le CCIF de dénoncer l’attitude du cofondateur du Printemps républicain qui attise la haine contre les femmes voilées « dans un moment où ces femmes sont marginalisées, stigmatisées et qu’on débat à leur sujet sur la scène politique et médiatique sans leur donner la parole ». Selon le Collectif, « rajouter cette couche humiliante en associant de manière explicite le foulard qu’elles portent au terrorisme ne fait que nourrir la haine de celles et ceux que la vue de ces mamans insupporte au plus haut point ».
Jawad Bachare, directeur du CCIF, revient sur la plainte déposée contre Laurent Bouvet et sur la pétition demandant qu’il ne fasse plus partie du conseil des sages de la laïcité.
LeMuslimPost : Quelle a été votre réaction lorsque vous avez vu ce montage?
Jawad Bachare : Nous avons été choqués mais pas surpris. Rappelons que Monsieur Bouvet, cofondateur du Printemps républicain et membre du conseil des sages de la laïcité, a franchi une nouvelle frontière d’une extrême gravité puisque, à une affiche électorale portant sur la participation de maman accompagnatrices voilées, il la détourne en la substituant à des hommes armés, renvoyant à une image violente. C’est clairement un détournement d’affiche contraire à la loi en vigueur. Monsieur Bouvet sait parfaitement que ces mamans ont le droit de participer aux sorties scolaires puisqu’il a lui-même participé à la rédaction du Vade-mecum sur la laïcité.
Pourquoi avoir déposé cette plainte?
Parce que la seule réponse, c’est le droit. On ne peut pas associer ces femmes à la violence et les transformer en cibles. C’est une comparution violente et insultante pour toutes ces mamans citoyennes.
Qu’attendez-vous de la justice?
Nous attendons la reconnaissance d’une incitation à la discrimination et une provocation à la haine, une sanction ferme et une destitution de membre de sa qualité de membre au comité de sage de la laïcité. Le CCIF réaffirme son soutien à toutes les mamans accompagnatrices.