Au lendemain de l’attaque antisémite de Halle, qui évoque le carnage commis en mars dans des mosquées néo-zélandaises, Jacinda Ardern n’en finit plus de vouloir mettre fin aux contenus extrémistes sur les réseaux sociaux.
Après les attaques de Christchurch, qui avaient été filmées par l’extrémiste australien Brenton Tarrant et retransmises en direct sur internet, une vingtaine de pays et des géants d’Internet avaient rejoint un « Appel » lancé contre les contenus en ligne « terroristes et extrémistes violents ».
L’attentat de mercredi a été diffusé en direct pendant 35 minutes sur la plateforme Twitch, propriété d’Amazon, puis largement partagé.
« Bien sûr, après le 15 mars à Christchurch, nous étions bien conscients qu’il y avait un risque que ce genre de diffusion d’un événément horrible se reproduise », a dit Mme Ardern aux journalistes.
« C’est la raison pour laquelle nous avons mis en place l’Appel de Christchurch pour passer à l’action. »
La dirigeante a relevé que, comme Amazon était un des géants du net signataire de l’Appel, des décisions avaient rapidement été prises pour contenir la propagation de la vidéo de Halle.
« Le protocole que nous avons développé a été activé et les entreprises communiquent entre elles pour s’assurer que la vidéo ne se propage pas », a-t-elle dit, relevant que le but ultime était d’empêcher la mise en ligne de telles vidéos.
Fin septembre, Facebook avait annoncé un renforcement de sa lutte contre les contenus extrémistes en créant, aux côtés d’autres géants technologiques comme Google, Twitter ou Amazon, une structure indépendante ayant pour vocation de « déjouer les tentatives de plus en plus sophistiquées des terroristes et des extrémistes violents pour se servir des plateformes numériques ».
Selon Twitch, la vidéo de l’attentat qui a fait deux morts à Halle n’a été vue en direct que par cinq utilisateurs et son enregistrement a été visionné par quelque 2.200 personnes avant d’être signalé et supprimé.
Mais la vidéo complète était toujours visionnable jeudi sur de nombreux sites comme 4chan ou BitChute, s’attirant des dizaines de milliers de vues.
Le 15 mars, Facebook avait mis 17 minutes avant d’interrompre la vidéo diffusée en direct par Tarrant, qui avait tué 51 fidèles musulmans à Christchurch.
Le Conseil juif de Nouvelle-Zélande s’est dit « horrifié ».
« Compte tenu du parallèle très clair avec les attaques de Christchurch, et notamment du fait que l’auteur ait retransmis en direct l’incident, cet attentat nous rappelle de façon douloureuse la vulnérabilité de notre communauté et le besoin vital de protection », a déclaré le Conseil dans un communiqué.