Le 15 juin dernier, un millier de musulmans s’étaient rendus au théâtre Lino-Ventura du quartier de l’Ariane à Nice pour la prière de l’Aïd-el-Fitr. Une salle fournie par la mairie à l’Union des musulmans des Alpes-Maritimes (Umam), afin d’éviter les prières de rue. Mais la salle n’avait pas suffit à accueillir tous les fidèles, beaucoup s’étaient donc rassemblés sur le parking pour prier.
« Nous avons contenu un nombre maximum de personnes sur le parking pour éviter un débordement directement dans la rue », expliquait à 20 minutes le recteur et responsable de l’Umam.
Rapidement ces prières en extérieur avaient provoqué la colère des riverains et fait réagir le maire de la ville, Christian Estrosi. « Les lois de la République doivent être respectées partout. Si l’Aïd-el-Fitr est un moment important pour les musulmans, rien ne peut justifier les prières de rue et qu’on trouble ainsi l’ordre public », avait t-il déclaré.
Le frontiste Philippe Vardon avait également saisi le procureur de la République dans cette affaire au mois de juin.
Aujourd’hui celui-ci a décidé de s’en prendre directement à la mairie de Nice et donc à Christian Estrosi. Il vient de déposer un recours auprès du tribunal administratif pour « excès de pouvoir » et dénonce une violation de la loi de 1905 sur la laïcité.
Il reproche en effet à la municipalité d’avoir autorisé les musulmans à occuper le théâtre, et ce gratuitement, ce qui contreviendrait selon lui et son avocat aux principes de la laïcité.
La gratuité « pour ce type d’événement, à caractère cultuel, c’est interdit », a fait savoir Pierre-Vincent Lambert, avocat de l’élu RN, dans Nice Matin.
L’avocat de Philippe Vardon s’est procuré l’arrêté municipal qui autorisait l’occupation gratuite de ce bâtiment à l’Union des musulmans des Alpes-Maritimes. Le bénéficiaire du prêt y figurait bien, mais l’objet cultuel n’était pas précisé.
« C’est la première fois que je vois ça: vous êtes autorisés à occuper l’espace public, mais on ne sait pas pourquoi », s’offusque-t-il dans Nice Matin.
« Je pense que ce n’est pas une erreur mais que c’est volontaire », a t-il ajouté.
« La ville de Nice considère qu’il lui appartient de permettre l’expression des différents cultes notamment lors des fêtes traditionnelles », s’est défendu la mairie. En juin déjà, elle avait assuré pour sa défense qu’elle n’avait pas autorisé l’utilisation du parking.