C’était l’une des mesures symboliques du gouvernement israélien : il y a un an et demi, celui-ci avait officiellement annoncé la création d’un espace mixte au mur des Lamentations. En effet, jusqu’à maintenant, les espaces de prière étaient séparés pour les hommes et pour les femmes devant le fameux mur établi à Jérusalem. Mais des militantes avaient réussi à se faire entendre par les dirigeants israéliens et avaient obtenu, après des années de lutte, le droit de prier aux côtés des hommes. Sauf que malgré l’annonce du gouvernement faite en janvier 2016, la zone mixte ne verra a priori pas la jour. Netanyahu a « gelé » l’idée, selon des membres de partis ultra-orthodoxes qui saluent « la volonté de la majeure partie de la nation qui veut sauvegarder le caractère sacré du mur et son statut ». Pour le journaliste de i24 Julien Bahloul, le Premier ministre israélien cède ainsi « aux pressions orthodoxes ».
Netanyahu cède aux pressions orthodoxes, annule ce qu’il a signé en 2016: il ny aura pas de zone mixte hommes-femmes au Mur des Lamentations
— Julien Bahloul (@julienbahloul) June 25, 2017
Ces pressions sont aussi bien extérieures au gouvernement qu’internes. En effet, au sein même de la coalition gouvernementale de Netanyahu, les orthodoxes ont une place de plus en plus importante. Pour l’association Women of the Wall, dont l’objectif principal est de changer les règles pour les prières face au mur des Lamentations, le recul du gouvernement est inacceptable. Aujourd’hui est une « terrible journée pour les femmes en Israël », indique l’association qui estime que le Premier ministre israélien a cédé à « une poignée de religieux extrémistes ». L’AFP rappelle cependant que les mouvement libéraux juifs sont minoritaires dans le pays, un Israélien sur quatre se disant « orthodoxe ». Mais cette décision va au-delà d’Israël. Julien Bahloul affirme que « les dirigeants de l’Agence Juive (qui gère l’immigration de la diaspora en Israël) annulent leur diner avec Netanyahu en réaction » à cette annonce et que l’on se dirige semble-t-il « vers une crise entre le judaïsme américain et Israël ».