Lorsque l’interminable guerre au Yémen prendra fin, ce que l’on découvrira des exactions commises sur le sol de ce petit pays de 527 000 kilomètres carrés pourrait être épouvantable. L’organisation Human Rights Watch assure en effet que des prisons secrètes ont été établies dans le sud du Yémen et que les Emirats arabes unis, ainsi que leurs alliés locaux, y pratiquent la torture. Une sorte de Guantanamo version émirienne, donc. Selon l’agence Associated Press, plus de dix-huit prisons auraient été aménagées dans différents lieux — bases militaires, ports, aéroport, villas privées ou même night-club — alors que l’ONG Human Rights Watch a déjà recensé quarante-neuf cas de personnes qui y auraient été emprisonnées, dont quatre enfants. Ils seraient en réalité des centaines. Les Etats-Unis seraient également impliqués : des responsables du ministère de la Défense ont reconnu avoir mené des interrogatoires dans les sites secrets incriminés mais assurent ne pas avoir pratiqué la torture. De leur côté, les dirigeants des EAU démentent. Selon le ministère des Affaires étrangères émirien, les Emirats « n’administrent et ne supervisent aucune prison au Yémen, cela relevant de la compétence des autorités légitimes yéménites ». Mais HRW assure que c’est bien le cas et décrit même précisément de nombreux cas de torture : violences, abus sexuels ou brûlures. Le gouvernement yéménite a promis de faire la lumière sur ces pratiques.
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