« Je suis une femme, jeune, d’origine maghrébine et de droite. Pour certains, c’est trop. » L’appel au secours est signé Lydia Guirous, qui déplore le « silence radio » des « indignés de la lutte contre le racisme, la misogynie et la xénophobie » après la condamnation d’un homme à six mois de prison avec sursis. Ce dernier avait diffusé des messages haineux à l’encontre de la porte-parole du parti Les Républicains.
Cette tribune de Lydia Guirous dans le JDD pourrait presque paraître touchante si la responsable LR n’avait pas oublié de condamner les propos des membres de sa propre formation. Comme lorsque Claude Goasguen avait affirmé avoir « un problème avec les Maghrébins. » Ou comme quand Aurane Reihanian, président des Jeunes avec Laurent Wauquiez, assurait que « la première génération de musulmans, ils ont bossé. Ils ne brûlaient pas des voitures comme leurs enfants. »
Le parti Les Républicains a trop souvent stigmatisé les femmes d’origine maghrébines et musulmanes. Et Lydia Guirous en a été la tête de gondole. Quand la porte-parole LR critiquait L’Oréal qui « cède à une vision islamiste de la femme musulmane en affichant une femme voilée » ou qu’elle affirmait que le foulard est un « instrument de soumission des femmes (qui) n’est pas compatible avec le statut d’étudiante », Lydia Guirous mettait à la marge de la société certaines Françaises.
Alors, oui, le harcèlement et les messages haineux à l’encontre de la porte-parole de LR doivent être condamnés. Mais cet épisode dans la vie de Lydia Guirous devrait amener cette dernière à enfin considérer un peu plus les autres femmes d’origine maghrébine, qui prennent de façon aussi violente les propos des membres de son parti.