Hier soir, lors du marche entre la Russie et la France, des cris de singes ont été lancés à plusieurs reprises contre Ousmane Dembélé et Paul Pogba. La rencontre amicale se disputait à Saint-Pétersbourg. Problème : dès le 14 juin, la Russie accueillera la Coupe du Monde de football. Et les cris racistes de ce mardi soir sont loin d’être une première. Lors de ce Mondial, le racisme atteindra-t-il son paroxysme ?
Le problème n’est en tout cas pas nouveau. Ni dans le football, ni en Russie. Encore faudrait-il que les autorités russes prennent conscience de ce phénomène. A écouter le sélectionneur de l’équipe nationale russe, son pays ne serait pas plus raciste qu’un autre. « Je ne pense pas que nous ayons du racisme sur une échelle qui doit être combattue », avait indiqué Stanislav Cherchesov il y a trois semaines. L’entraîneur déplore, certes, des « cas isolés » de hooligans. « Comme dans les autres pays », avait-il nuancé.
Les arbitres pourront arrêter les matches en cas d’actes racistes
Des propos loin de la réalité : rien que lors de la saison dernière, 89 incidents liés au racisme et l’extrême droite ont été recensés par le réseau Fare dans le championnat russe. Le racisme est bel et bien endémique de l’autre côté de l’Oural. De nombreux joueurs étrangers ayant évolué en Russie peuvent en témoigner : le Brésilien Hulk, qui a dénoncé avoir été la cible de cris de singe « à presque chaque match » pendant quatre saisons. La FIFA s’intéresse au phénomène et a annoncé qu’elle serait « extrêmement ferme » en cas d’acte raciste.
Si bien que les arbitres sont prévenus qu’en cas de cris racistes ou de slogans, les hommes en noir pourront « interrompre la rencontre, voire y mettre fin. » Ce qui serait « un gros gâchis », selon l’Ivoirien Yaya Touré. Mais lui comme les autres joueurs ayant déjà mis les pieds en Russie savent que le racisme pourrait bien être l’invité de ce Mondial.