Avec sa liste nommée « la Ligne claire », Renaud Camus dénonce « l’immigration de masse et l’islamisation » qui selon lui annoncent un « génocide par substitution », et propose la « remigration », c’est-à-dire le retour des immigrés dans leur pays d’origine.
« L’Europe, il ne faut pas en sortir, il faut en sortir l’Afrique », écrivent Renaud Camus et Karm Ouchikh, président du micro parti identitaire Siel (Souveraineté, identités et libertés), qui sera numéro 3 sur la liste.
« Jamais une occupation n’a pris fin sans le départ de l’occupant. Jamais une colonisation ne s’est achevée sans le retrait des colonisateurs et des colons. La Ligne claire, et seule à l’être, c’est celle qui mène du ferme constat du grand remplacement (…) à l’exigence de la remigration », ajoutent-ils.
La thèse du « grand remplacement », conspirationniste, populaire dans les milieux d’extrême droite, dénonce une prétendue substitution des populations blanches européennes et chrétiennes par des immigrés de couleur, majoritairement musulmans.
L’extrémiste australien Breton Tarrant, autoproclamé « fasciste », qui a massacré le 15 mars cinquante personnes dans deux mosquées de la ville de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, faisait référence à cette thèse dans le manifeste qu’il a diffusé pour justifier son geste.
L’écrivain Renaud Camus avait dénoncé un geste « terroriste épouvantable », rappelant qu’il était, lui, « non violent ».
Renaud Camus n’est pas l’inventeur de cette thèse, mais il l’a popularisée dans ses livres. Conçue par d’anciens nazis après la guerre, elle a ressurgi après les attentats de 2001, débarrassée de ses arguments antisémites.
Adhérent du Siel, M. Camus avait soutenu la dirigeante française du parti d’extrême droite Marine Le Pen, à la dernière présidentielle.