C’était l’un des points les plus importants du rapport de l’Organe de coordination pour l’analyse de la menace (OCAM), qui indiquait qu’« un nombre croissant de mosquées et de centres islamiques » sont « sous l’emprise du wahhabisme, l’appareil missionnaire salafiste. » Parmi eux, la Grande mosquée de Bruxelles. George Dallemagne, porte-parole de l’OCAM, estimait il y a un an que « la Grande mosquée est au cœur d’un système de financement, notamment en provenance de l’Arabie Saoudite. »
Dans les faits, le membre de l’Organe de coordination pour l’analyse de la menace a raison : en 1969, un « accord de concession du sol » avait été négocié entre la Belgique et l’Arabie saoudite pour la Grande mosquée. Le roi Baudouin avait alors laissé aux Saoudiens la gestion des lieux pour une période de 99 ans.
La fin de la concession contre un prix « correct »
Cet accord pourrait ne pas courir jusqu’en 2068. C’est même probable qu’il prenne fin dès cette année, suite à une discussion semble-t-il très avancée entre la Régie belge des bâtiments et les autorités saoudiennes. La Belgique devrait mettre un terme à la concession accordée pour la gestion de la mosquée bruxelloise, en contrepartie d’une somme « correcte », qui prendrait notamment en compte le prix des travaux de rénovation réalisés récemment. L’Arabie Saoudite avait, il y a peu, montré qu’elle n’était pas opposée à cette idée.
« Nous avons bon espoir d’achever la résiliation dans un délai relativement court », a indiqué le cabinet du ministre Jan Jambon, responsable des Affaires intérieures et de la Régie des bâtiments. L’homme politique estime qu’annuler la concession relève de « l’utilité publique. »
Si Jan Jambon assure que les discussions avec l’Arabie Saoudite sont « aussi techniques que possible » et non politiques, la Belgique a enclenché de véritables pourparlers diplomatiques. L’OCAM, ainsi que les ministères des Affaires étrangères et de la Justice ont été mis dans la boucle pour négocier avec le royaume wahhabite. Une fois l’accord entériné, il faudra certainement compter sur un préavis d’un an avant que la Belgique ne récupère définitivement sa Grande mosquée.