Dans les prisons israéliennes, les trois-quarts des enfants sont violentés, estiment les ONG. Le Comité contre la torture des Nations Unies demande à Israël de mettre fin à ces pratiques.
Muawiya, 14 ans, condamné à six ans de prison ce mois-ci ; Dima, 12 ans, détenue pendant deux mois et demi en début d’année… Les cas d’enfants condamnés en Israël sont nombreux. Et même si la loi israélienne interdit les condamnations de mineurs de moins de 14 ans, la justice militaire, elle, autorise le pays à jeter des enfants en prison. En tout, ce sont plusieurs dizaines d’enfants palestiniens — entre 500 et 700 — qui finissent dans les cellules israéliennes chaque année. Principalement pour avoir jeté des pierres sur des soldats. Et dans les prisons d’Israël, la torture est une pratique courante, comme le rappelle le Comité contre la torture des Nations Unies, qui a rappelé à l’ordre Israël il y a quelques semaines.
3 enfants sur 4 violentés dans les prisons israéliennes
Privation d’eau ou de nourriture, passages à tabac, insultes, réveils en pleine nuit… Les moyens de torture sont nombreux, selon les ONG comme Defense for Children International. Cette dernière assure que les trois-quarts des enfants emprisonnés entre 2012 et 2015 ont enduré des violences physiques, que ce soit lors de leur arrestation ou dans leur cellule. Le Comité contre la torture des Nations Unies a demandé à Israël de « prévenir, enquêter et sanctionner les pratiques de torture ou de traitement inhumain » dans un rapport sorti en mai dernier. Le Comité demande « que les mineurs qui ont été victimes de torture obtiennent des réparations, incluant les moyens de réhabilitation ».
L’Unicef également s’inquiète de cette situation et assure que, dans ce pays, « la pratique des mauvais traitements infligés aux enfants qui entrent en contact avec le système de détention militaire apparaît comme étendue, systématique et institutionnalisée, depuis le moment de leur arrestation jusqu’à leur inculpation et à leur condamnation ». Mais si la torture inquiète les ONG et les organisations internationales, celles-ci réprouvent avant tout les condamnations d’enfants, pourtant contraires aux lois internationales. La torture, elle, « viole l’article 7 de la Convention sur les droits civils et politiques et l’article 16 de la Convention contre la torture », estime le Comité contre la torture des Nations Unies.