Les tapis de la mosquée n’étaient pas dirigés vers La Mecque. Après 37 années passée à prier dans ce lieu de culte, les fidèles de la mosquée Sugören de Merkez, petit village de la province de Yalova en Turquie, ont eu la désagréable surprise de découvrir l’alignement réel de leur lieu de culte. Au lieu d’être dirigées vers la qibla, les prières des villageois se dirigeants une trentaine de degrés plus au nord-ouest.
Ce sont des fonctionnaires du bureau du mufti de la province et des enquêteurs qui ont découvert cette erreur, raconte Daily Sabah. C’est le responsable de cette mosquée du nord-ouest du pays qui a prévenu les autorités religieuses du pays. « Le mufti et le chef du village ont décidé de remédier immédiatement à cette erreur », indique-t-il. Comment ? En utilisant des cordes sur les tapis.
Une solution provisoire : le responsable de l’association de gestion du lieu de culte a promis un réaménagement intérieur de la mosquée et a d’ores et déjà fait appel à un architecte. Le mufti de la province est, lui, venu en personne prévenir les fidèles de l’erreur de direction et informer que des travaux seraient entrepris.
Reste désormais à rassurer les fidèles qui, pour certains, pensent que l’erreur de direction annule les prières. Auteur de nombreux livres de jurisprudence islamique, le théologien musulman du XIIIe siècle, Ibn Qoudamah, indiquait que la prière repose sur cinq conditions, dont celle de s’orienter vers la qibla. « Quand on omet délibérément et sans excuse l’une des conditions, la prière ne se constitue pas », écrivait-il dans « al-Moughni ». Selon les savants islamiques, donc, le fait d’avoir été involontairement dans l’erreur valide les prières des fidèles de ces 37 années passées.